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9 août 2023

Barbie, de Greta Gerwig (2023)

4590179Dans Barbieland, toutes les Barbie, et notamment Barbie Stéréotype (Margot Robbie, personne n'imaginait qui que ce soit d'autre), se réveillent toutes seules dans leur lit après une grande soirée-pyjama entre Barbie, et amorcent une journée de loisirs, sauf les Barbie ayant des fonctions (doctoresse, ingénieure, etc.). Ken (Ryan Gosling, formidable) est à la remorque et "n'existe que pour être regardé par Barbie", ce qui est pour lui une source d'angoisse et de frustration permanentes : elle l'applaudit avec gentillesse et complaisance, mais ne s'intéresse guère à lui.

Or un matin, Barbie se réveille avec les pieds plats et une cellulite apparente... La veille, elle avait prononcé le mot "mort". Il doit y avoir un problème avec la petite fille qui joue avec elle dans le monde réel : Barbie se met en route et Ken entre en cachette dans sa voiture pour l'y accompagner. Ce voyage va être pour tous les deux très instructif... et inspirer à Ken d'entreprendre un rapport de force pour obliger Barbie à lui donner plus de place...


 Comme à toute féministe, un film sur la poupée aux formes irréalistes, avec le concours de la firme Mattel, fût-il réalisé par Greta Gerwig, fût-elle incarnée par Margot Robbie, a fait l'effet d'un repoussoir. Puis le tam-tam des critiques et le choeur outragé des conservateurs et des masculinistes m'ont finalement convaincue d'aller voir ce qu'il en était.

Bien m'en a pris. Outre le fait que je me sois beaucoup amusée (et imaginer la tête des conservateurs et des masculinistes en surimpression doublait le plaisir), que j'aie trouvé les transpositions et interprétations astucieuses, parfois inattendues, il y avait matière à réflexion, plus encore que tout ce que je pourrais rapporter ici, même si je ne craignais pas de trop divulgâcher.

Je me contenterai de parler de la situation de Ken, personnage qui m'a touchée : au début du film, les Ken sont voués à ne se rêver qu'en partenaires de Barbie, mais des partenaires qui ne seraient jamais à égalité avec elles ; Barbieland est un matriarcat (sans les mauvais traitements, la culture du viol, évidemment, du patriarcat). Ils n'ont pas d'autre vraie fonction. Ici, c'est plutôt une satire de ce qu'on demande aux femmes des sociétés occidentales de garder en tête : que le couple est tout de même la grande affaire de leur vie. Divulgâcherie : quand Barbie finit par comprendre la frustration de Ken, elle lui suggère ce que le film suggère aux femmes : être juste soi, chercher ce qu'on veut être, qu'être en couple n'est pas un but dans la vie.

Comme je le disais, ce film ouvre des quantités d'autres pistes de réflexion. Une autre m'a été donnée dans une interview d'un des Ken (Simu Liu) : il leur a été demandé de jouer les Ken comme des enfants dans des corps d'adultes. On peut alors voir leur histoire comme celle d'enfants qui finissent par comprendre qu'ils ne peuvent pas quêter indéfiniment l'approbation de leurs parents et qui, en y renonçant et en se demandant ce qu'ils souhaitent vraiment pour eux-mêmes, accèdent à leur vie d'adultes.

Et n'oublions pas le spectacle, les effets spéciaux, les scènes de danse et les chansons, avec une mention à "I'm just Ken".

Bande-annonce.

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