L'Astragale, d'Albertine SARRAZIN

Anne se sauve de la prison pour mineure où elle était détenue, se brise l'astragale et aurait été aussitôt récupérée par la police sans le passage d'un ancien taulard toujours pas rangé qui la cache, de complice en complice et auquel un sentiment plus tendre finit par la lier.

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Les débuts de cette lecture ont été difficiles : j'ai eu beaucoup de mal à surmonter le malaise devant ce qui m'a paru une descente aux enfers, patauger dans le crapoteux et les médiocres, perdre sa vie... Puis le charme du style (oui, elle sait écrire) et les sentiments croissants de la narratrice pour son sauveur tissent un beau roman d'amour et quelques personnages, quelques sentiments échappés çà et là, scintillent...

Citation :

• "Moi aussi, jadis, j'ai été cajolée, ménagée, léchée : j'étais intacte et mordante, mon placard était bien rempli et mes mains ingénieuses.
  Mes accessoires sont détruits, je suis blessée et pauvresse, et c'est moi maintenant, qui m'offre et m'accroche ; les gens ne me retiennent point, car je n'ai plus à leur proposer que moi, moi nue, et il faudrait beaucoup de temps et de tendresse pour faire jaillir de moi quelques ressource, quelque source."