Avril Brisé, d'Ismaïl Kadaré (1980)
En Albanie, Gjorg tue un homme qui était l'assassin d'un autre membre de sa famille. Le voilà, encore dans la vingtaine, libre une quarantaine de jours pendant laquelle il acquittera un impôt du sang auprès d'une sorte de seigneur du lieu, puis il devra se réfugier ensuite dans une tour de claustration, car la famille a droit de vengeance sur le sang versé désormais. Le début de la fin d'une vie... Et pourtant, il a aperçu une jeune femme en voyage de noces, et leurs deux vies seront marquées par un long regard qu'ils vont échanger...
Un livre avec lequel j'ai rendez-vous depuis des années (merci, rosaee, d'avoir permis cette rencontre !) et qui m'a comblée. Au centre du récit, le tragique de la tradition albanaise de la vendetta. C'est très fort, captivant.
J'ai su il y a une dizaine d'année que cette coutume perdure et que certains enfants sont enfermés dans des sortes de prisons où ils vivent dé-scolarisés juste pour éviter d'être visés par la vendetta qui frappe leur famille! Il semble que, depuis la toute-fin du XXème siècle seulement, on se soit préoccupé de l'inhumanité de cette coutume.