Kéraban-le-Têtu, de Jules Verne (1883)

Kéraban, un riche négociant de Constantinople, est ami avec Van Mitten, négociant hollandais, pour se connaître depuis une vingtaine d'années dans le commerce du tabac. Le neveu de Kéraban, Ahmet, est fiancé avec la belle Amasia, fille du banquier Sélim, autre relation d'affaire du héros, mais un amour sincère les lie. Pour éviter de payer la nouvelle taxe de traversée du Bosphore qui l'emmènerait à Scutari, Kéraban, qui ne tolère ni le bateau, ni le train, affirme retourner chez lui de Constantinople à Scutari et... faisant le tour de la Mer Noire en chaise, même si cela doit lui coûter infiniment plus que d'acquitter la taxe. Or, le seigneur Saffar cherche à enlever Amasia...

---

Il est certain que ce n'est pas le meilleur roman de Jules Verne que j'aie lu. L'humour est répétitif, repose uniquement sur le comique de caractère, et, à ce sujet, je trouve Kéraban bien moins têtu que doté d'un esprit de contradiction agaçant, et on en a vite fait le tour. Le voyage lui-même, dont j'attendais une compensation, est vraiment linéaire, et les trop rares péripéties ne bénéficient même pas d'un effet de contraste avec la platitude des étapes et du défilé des noms de contrées et de villes.

Dans le même genre, le Tour du monde en 80 jours était autrement meilleur !
Si je tenais Jules Verne, je pense que je lui ferais avouer qu'il a publié ce roman sans avoir mis de deuxième main à son premier jet ; à tort ou à raison, j'ai vu dans certains détails des premiers chapitres des prolepses qui auraient permis d'épaissir les péripéties, mais il n'en a plus été question ensuite.

Comments

[NICE 06000]

jolie histoire