Médecin malgré moi, de Patrick de Funès (2008)

C'est un livre assez surprenant, inattendu.
Il est rare que, dans les professions où il faut "avoir la foi", quelqu'un se lève et se dénigre autant. Car c'est l'histoire d'une erreur de casting, d'un fourvoiement professionnel en même temps que d'une grande déception, que nous conte Patrick de Funès (oui, oui, le fils de).
L'auteur a "préventivement résilié son inscription au tableau de l'ordre des médecins", ordre sur lequel il tire à boulets rouges, les accusant de protéger les truands et de ne poser de problèmes qu'aux praticiens honnêtes.
D'ailleurs, il tire à boulets rouges sur une bonne moitié des médecins. Ses cibles privilégiées : les profiteurs et les incompétents, qui, à le lire, sont légions. Les radiologues et les gynécologues et cancérologues, qui se passent la rhubarbe et le séné. Les prescriptions, examens et opérations abusives. Le dénigrement de ceux (comme lui) qui refusent d'entrer dans la combine : feindre de trouver quelque chose à la radio, pour donner lieu à des traitements de type tir au bazooka sur une fourmi.
Humour (très) vachard, pointe de misogynie (ceci dit, s'il a vraiment rencontré des femelles du type qu'il décrit, - célibataires bénévoles dans les services d'oncologie pour pêcher le futur veuf fortuné - je suis misogyne aussi), Patrick De Funès écrit bien, faute d'avoir été orienté dans la profession qui lui convenait. Le récit d'anecdotes vécues côtoie des tableaux typiques, réalistes ou oniriques). Le show-biz, partenaire de la médecine quand il s'agit de spectacle, prend son coup de griffe aussi.
On attend d'autres textes !

Citation :

• Sur 211000 médecins français, je pose 40000 imbéciles.
  J'ignore les gynécologues, grands prédateurs d'utérus.
  Je raye les radiologues de ville qui n'y connaissent rien et les chirurgiens massacreurs.
  Par respect de la sensibilité du lecteur, je m'abstiendrai de tout commentaire sur les médecins du travail.
  Je vire une bonne moitié des psychiatres. Je me débarrasse des liposuceurs, des nutritionnistes et des membres du conseil de l'Ordre.
  J'élimine enfin les professeurs médaillés qui nous terrorisent à la télévision. J'en retiens 100234.