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Mots et Images
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  • Ceci est le journal de mes films, de mes lectures, de mes spectacles et, parfois, des expositions où je vais, sans prétention à l'exhaustivité, à la science, ni à l'objectivité. La fusion avec over-blog a supprimé mes "liens amis" et je les prie de m'en excuser. Je suis la première ennuyée...
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11 novembre 2009

Contes de la Bécasse, de Guy de MAUPASSANT (1883)

47373264Déjà lu en 1994. Je l'avais presque complètement oublié. En réalité, on oublie ces récits très vite si on n'en écrit pas l'argument très vite après avoir lu chacun d'entre eux.
Beaucoup de récits m'ont marquée comme si c'était la première fois. Ladrerie (et goût pour l'argent facile et mal venu), bêtise, suffisance sont quelques-uns des défauts humains dénoncés dans ces contes naturalistes que Maupassant voulait pleins d'humour.

En rouge, mon jugement de 2009 ; en bleu, mes précisions de 2023.

    • La Bécasse : Récit liminaire, comme dans des recueils de contes. Le baron des Ravots, l'instigateur de ces repas de chasseurs, où celui qui gagnera le droit de manger les bécasses, doit raconter en échange un conte, aime les "contes polissons et aussi les histoires vraies arrivées dans son entourage". Paru le 5 décembre dans le Gil Blas, pour introduire "La Folle".
    • Ce cochon de Morin : un peu triste, finalement, mais j'ai aimé. C'est un récit qui risque de ne guère être compris à l'ère de #metoo, sans une solide explication de textes. Certes, Maupassant estime qu'il y a une injustice dans le traitement de Morin, qui n'a rien obtenu, finalement de la belle jeune femme sur laquelle il a tenté une agression sexuelle (notons sèchement qu'il n'a finalement encouru aucune autre peine qu'une désapprobation générale qu'il méritait bien). Et pire, il voit comme un surcroît d'injustice que la belle ait accordé avec assez de facilité toutes ses faveurs au galantin venu plaider la cause de Morin, comme si ce dernier avait des circonstances atténuantes du fait que sa victime n'était pas vertueuse. Aujourd'hui, on verrait juste que l'inéquité de traitement tient évidemment au consentement.
    • La Folle : Comme souvent dans les nouvelles de Maupassant, le cadre est la guerre de 70. Les Prussiens sont méchants, cruels, vindicatifs, pas spécialement en tant qu'ennemis mais le fait divers se veut un exemple d'atrocité de guerre, rendu encore plus insoutenable par le fait que sa victime éponyme soit malade.
    • Pierrot : c'est à vomir, tant c'est atroce ! Ce mélange de sensibilité aux souffrances d'un pauvre chien et d'avarice sourde est détonante.
    • Menuet : Deux vieux danseurs de la cour de Louis XV font une dernière démonstration de leur art à la pépinière du Luxembourg. Le narrateur (qui n'est pas l'auteur, vu l'époque) partage avec nous une anecdote pittoresque en rendant parfaitement le côté ridicule et poignant d'un souvenir de passion et de beauté d'autrefois dénaturé par l'âge et la déchéance.
    • La Peur : Un double récit à la lisière du fantastique. Les animaux sont toujours les sacrifiés...
    • Farce normande : Hybris toujours, territorialité, cette fois, chez les chasseurs. Obsédé par l'idée (instillée par un convive à au banquet) qu'on puisse profiter de sa nuit de noces pour braconner sur ses terres, un jeune marié ne peut se résoudre à s'occuper de sa belle épouse.
    • Les Sabots : Des parents veulent placer leur fille chez un riche propriétaire avec la mission explicite d'en profiter pour le séduire et s'en faire épouser. Le terroir normand et la vénalité, la naïveté des moeurs. Cruauté du sort des plus faibles, pions dans des jeux d'influence hypocrites.
    • En mer : L'avarice, toujours... Comment un frère préfère sauver son chalut, à la fin d'une tempête, plutôt que le bras de son frère qui risque d'être brisé, écrasé. Quand on rapproche cette mésaventure de l'événement liminaire du conte, on se demande si Maupassant sacrifie à l'idée convenue d'une sorte de justice immanente, ou s'il veut dire que cet aîné à hybris courait déjà à sa propre perte.
    • Un Normand : Portrait en mouvement d'un gardien de chapelle roublard, qui profite de la superstition aveugle de paroissiens pour développer un commerce parallèle de goodies religieux, sur fond d'alcoolisme et de violence conjugale.
    • Le Testament : En apparence, une histoire de deuxième lit, puis d'adultère... Voilà ce qu'apprit un héritier le jour de l'ouverture du testament de sa mère.
    • Aux champs : un de mes préférés - on pourrait discuter sans fin sur une morale qu'on peine à trouver. Au fond, ce qui fait cesser de trouver les Vallin monstrueux, dégénérés, c'est le retour du fils qui atteste à la fois de la valeur du sacrifice de ses parents, de sa gratitude, sacrifice qui a finalement fait leur fortune. La seule récompense des Tuvache, c'est d'être convaincus une génération entière d'être de bons parents, et le démenti final, paradoxal, c'est le reniement et le départ de leur fils, dépité et jaloux de la fortune de l'ancien voisin, qui aurait pu être la sienne.
    • Un coq chanta : parmi les contes polisson. Un hobereau subit la coquetterie d'une femme mariée, et frustrée, qu'il harcèle. Elle promet de céder lors d'une chasse d'automne, et le temps occupé est bien long, bien épuisant, il s'endort avant d'arriver à ses fins... Je suis assez contente du dépit final de cette coquette.
    • Un fils :
  • L'Aventure de Walter Schnaffs : terrible récit de guerre ; je suis sûre que c'est du déjà-vu ! Le simple fait de pourvoir d'un prénom et d'un nom le Prussien, alors que le "cochon" du récit précédent en était dépourvu, peut le faire soupçonner. Isolé de son armée, un malheureux qui déteste la guerre, qui n'attend qu'une chose, c'est de retourner chez lui, rêve de se faire prendre comme prisonnier, mais craint de se faire abattre avant...
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Commentaires
T
Les recueils de nouvelles de Maupassant, ils se relisent sans faim, régulièrement... Pierrot, n'est-ce pas le petit chien dans le trou? A moins que je confonde...<br /> <br /> (s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola
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