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12 août 2013

Une Journée à Rome, de Francesca Comencini (2013)

Une_journee_a_RomeGina a fait un Lycée artistique, elle sait jouer la comédie, chanter, danser. Sa mère pense que sa place est au plus haut sommet et la pousse à briguer une place à la télévision. Justement, ce matin, elle lui a acheté une tenue hors de prix, entre la robe de mariée et la tenue de patinage artistique, l'aide à se maquiller, se coiffer ; la berline avec chauffeur de l'Onorevole Balestra vient la chercher. Elle explique au jeune Marco, le chauffeur, qu'il ne s'agit pas de "piston" mais d'une aide d'un parent éloigné, nuance ! Le jeune homme n'insiste pas. Il est heureux de ce premier jour de travail, de cette belle voiture et de cette belle passagère, rien ne peut le contrarier ni le pousser à contrarier !

Or, Balestra est pris d'heure en heure par des réunions et il fait dire par sa secrétaire à son chauffeur de se mettre à la disposition de la jeune fille pour se promener, manger quelque part dans Rome à ses frais en attendant sa disponibilité. Les jeunes gens, tous deux plus ou moins de la périphérie, sympathisent...


Dans le premier tiers du film, j'ai commencé à penser que le film était assez banal, revisitant l'idée originale en son temps de Nanni Moretti dans Journal Intime, de la promenade en banlieue romaine, en fond d'une histoire d'innamoramento téléphoné dont je ne voyais pas encore les tenants et aboutissants. La jeune fille (Giulia Valentina) sort de l'adolescence, elle cherche encore des connaissances des yeux en passant devant son ancien Lycée, elle vacille un peu sur ses talons vertigineux, malgré ses airs affranchis, mélange de manières plébéiennes (savoureux accent romain) et grâces de nymphe. Marco ne fait pas mystère de la nouveauté qu'est pour lui l'entrée dans le monde du travail, des adultes, il est plein d'optimisme et de bonne volonté ; le côté frondeur, rebelle de la jeune fille, qu'il ne s'explique pas vraiment, le fascine et le surprend. Ils vont très rapidement être attirés l'un par l'autre, d'abord par jeu ensuite, à mesure que la journée avance, sincèrement. Jusqu'au moment où Marco, surpris par une crise d'angoisse de Gina, se précipitant pieds nus sur le trottoir, lui posera à brûle-pourpoint la question qui fera tout basculer, pour eux comme pour le spectateur, en lui rattachant ses chaussures trop hautes.

Le film est magistral, sa densité psychologique et satirique augmente avec régularité jusqu'à serrer le ventre à la fin. J'analyserais bien la scène finale, mais je craindrais de trop en dire. Je me contenterai de dire à quel point Francesca Comencini montre que les jeunes filles d'aujourd'hui sont sourdes au Prince Charmant, et que celui-ci peut toujours crier sous les fenêtres avec un soulier à la main ; le film est un anti-Pretty Woman calculé très, très intéressant.

Vu en VOST. Bande-annonce en italien.

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