Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mots et Images
Mots et Images
  • Ceci est le journal de mes films, de mes lectures, de mes spectacles et, parfois, des expositions où je vais, sans prétention à l'exhaustivité, à la science, ni à l'objectivité. La fusion avec over-blog a supprimé mes "liens amis" et je les prie de m'en excuser. Je suis la première ennuyée...
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Derniers commentaires
Newsletter
9 août 2010

Le Contrat de mariage, d'Honoré de Balzac (1835)

contrat_mariageLe Contrat de Mariage est inséré dans le même volume du Livre de Poche que Le Colonel Chabert, que je connaissais et aimais déjà, et j'ai bien vite compris pourquoi. Comme dans ce dernier bref roman, le notaire Mathias, sorte de digne Scapin, rusé et bienveillant, tentera de faire le bien de son client presque malgré ce dernier. Quand on est pris par l'amour et l'altruisme, plus encore, par une passion, dit encore ici Balzac, on est la dupe rêvée de ceux qui ne nous ressemblent pas.
C'est une lecture pétillante, pessimiste, très agréable, et je recommande de passer par dessus ce titre rébarbatif. Avec le recul, je me dis que le métier de notaire, tout ingrat qu'il paraisse, a quelque chose de passionnant.


Paul de Manerville est un jeune homme fatigué de sa vie de dandy parisien. Il hérite d'une grande fortune à la mort de son père et décide de quitter Paris, de rentrer à Bordeaux, sur ses terres, et de mener une existence bourgeoise, d'homme marié et de père de famille, ce dont le dissuade son ami Henri de Marsay (personnage récurrent de La Comédie humaine), qui prévoit que Paul a toutes les chances de se laisser manœuvrer dans son foyer :
" Je suis ton ami, mon gros Paul, tu le sais, dit de Marsay (...), eh ! bien, sois bon père et bon époux, tu deviendras ridicule pour le reste de tes jours. Si tu pouvais être heureux et ridicule, la chose devrait être prise en considération : mais tu ne seras pas heureux. Tu n'as pas le poignet assez fort pour gouverner un ménage. (...) Je te vois d'ici, mené grand train par madame la comtesse de Manerville, allant contre ton gré plus souvent au galop qu'au trot, et bientôt désarçonné !... oh ! mais désarçonné de manière à demeurer dans le fossé, les jambes cassées. (...) Qui se marie aujourd'hui ? des commerçant dans l'intérêt de leur capital ou pour être deux à tirer la charrue, des paysans qui veulent, en produisant beaucoup d'enfants se faire des ouvriers, des agents de change ou de notaires obligés de payer leurs charges, de malheureux rois qui continuent de malheureuses dynasties."
Paul s'entête et tombe amoureux à Bordeaux de Natalie Evangélista, supposée riche héritière d'un banquier espagnol et apparentée par sa mère aux Casa-Réal. Elle est très jeune et très belle, mais pas si riche qu'on le croirait aux sommes folles jetées par les fenêtres par les deux femmes, après la mort du banquier. Le notaire Mathias, fidèle aux Manerville, découvre cela dès la première entrevue avec le notaire Solonet, qui représente les intérêts des Evangélista. Or, entre temps, Natalie a littéralement ensorcelé Paul, avec des simagrées de fausse ingénue, et ce dernier, dans le feu de sa passion, et emporté par son noble cœur (doit-on demander à la femme qu'on aime d'être forcément aussi riche que soi ?) écoute mal les conseils avisés que lui donne son notaire...

Publicité
Commentaires
Publicité
Archives
Publicité