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Mots et Images
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28 février 2011

Somewhere, de Sofia COPPOLA (2011)

somewhereJohnny Marco (Stephen Dorff) est un acteur américain d'une certaine envergure qui traîne sa vacuité de sa chambre d'hôtel aux rencontres avec les journalistes, avec sa grosse cylindrée et son portable d'où seuls des SMS injurieux se manifestent de temps en temps.
C'est du même oeil d'homme mal réveillé qu'il regarde la lap dance  de ravissantes jumelles qui viennent régulièrement le divertir, qu'il répond aux avances des femmes qui gravitent autour de lui.

Et puis il y a les visites de sa fille (Elle Fanning) de onze ans, emmenée une fois par sa mère dans le cadre de son droit d'hébergement, puis une autre fois encore, pour des raisons mystérieuses. Johnny va devoir garder la petite fille plusieurs jours, l'emmener en Italie à la remise d'un trophée, et partout où il devra aller. Ce sont des moments où Johnny a l'air de beaucoup s'amuser.


Sofia Coppola use et abuse des plans fixes, partiels, de bruits de fond intolérables, car dès qu'on éteint la musique, dans ce film, c'est un avion qui passe, c'est le moteur de la voiture, c'est l'air conditionné, la circulation dehors... une horreur ! Mais pouvait-on mieux souligner que cet homme n'a rien à dire, que personne ne lui dit rien, et qu'il ne se passe rien dans sa vie ? Même au niveau professionnel, il semble être un zéro flapi : je recommande la conférence de presse où il ne peut répondre que par le silence aux questions les plus artistiques. En essayant de ne pas trop en dire, je dirai tout de même que cette petite fille qui apporte sa joie de vivre et sa grâce semble être une piste de rédemption, car le film révèle à quel point elle va avoir besoin de lui, autant qu'il aurait besoin d'elle. Mais Johnny est-il capable, dans son néant absolu, miteux, sordide, de comprendre quelles voies s'ouvrent à lui ?

Ce film ne me paraît pas né du hasard. Je pense que Johnny Marco existe et j'avoue que j'ai essayé de jouer, pendant la projection, car ce n'est pas l'action foudroyante qui risquait de me détourner de mon petit dialogue spéculatif intérieur, à repérer les signaux envoyés par la réalisatrice. En tout cas, la thèse du néant dans les vies très occupées, vues de l'extérieur, est admirablement défendue et illustrée.

Bande-annonce.

Vu en VOST.

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