Malavita, de Luc Besson (2013)
D'après le roman de Tonino Benacquista, que j'ai beaucoup aimé, Luc Besson tire un film amusant et enlevé sur les aventures de la famille Manzoni, mafieux repentis cachés dans un petit village de Normandie. Il ne lui apporte, ni ne lui retire rien... non, je me trompe : il atténue ce qui, selon moi (cf. mon billet sur le roman) était une lourdeur, c'est-à-dire le récit tapuscrit des exploits passés de Manzoni.
La distribution des rôles est bonne, avec une mention spéciale à Michelle Pfeiffer (Livia Manzoni) et la jolie blonde qui joue le rôle de Belle (Dianna Agron), mais des premiers ou seconds rôles, tout le monde tire très bien son épingle du jeu.
Dommage qu'il ait fallu ajouter cette histoire d'amour foireuse entre Belle et un prof de maths, car le principal atout du film est qu'il a collé au roman, lui ajoute, sons (ah, les coups de poings perforants de Belle !) et images... La violence des Manzoni ressort davantage et nous oblige à réfléchir d'autant sur la différence entre eux et nous : ils sont comme amoraux, au stade enfantin où l'ego est roi, où l'on ne supporte ni entrave, ni contrariété, ni critique... Là où l'éducation et l'expérience nous ont enseigné le stoïcisme, la patience, le lâcher-prise... le respect aussi, les Manzoni frappent, torturent, tuent... et pas forcément "à tort" ou dans de mauvaises intentions, mais ils sont outranciers et dépassent largement l'affront reçu. Quelque part, on se scandalise autant qu'in petto, on jubile...
J'ai lu des critiques extrêmement sévères sur ce film, notamment celle du Nouvel Observateur... J'ignore à quoi s'attendait ce critique, mais il me semble surjouer sa déception et Malavita reste un film très sympa qui fait passer un bon moment. Le succès rencontré aux Etats-Unis d'Amérique est bien mérité.
Bande-annonce en VOST.