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31 décembre 2015

En finir avec Eddy Bellegueule, d'Edouard Louis (2014)

eddy-bellegueuleEddy a peur d'aller à l'école, il voudrait entrer rapidement dans la vie active : il a peur de deux brutes qui le frappent et lui crachent au visage en l'insultant, en l'accusant d'homosexualité.

C'est pourtant en continuant l'école, dans un internat d'Amiens cette fois, qu'il va se révéler en s'arrachant à sa famille et surtout à son milieu d'origine, au monde des ouvriers et des sans-grade qui manque de tout, sauf de violence.


Lu comme un réquisitoire par Philippe Calvario, le texte est une longue explication de ce qui rend le milieu d'origine si intolérant à la différence. Il est impossible d'avoir un parcours personnel quand la misère vous impose les mêmes restrictions, le même mode de vie, la même apparence, la même absence de réussite scolaire (sinon vous seriez ailleurs)... toute personne qui sort du lot attire immédiatement l'attention. Ainsi Eddy et ses gestes efféminés, malgré tous ses efforts pour casser du "pédé" et faire comme tout le monde, pour essayer de flirter ; ainsi sa camarade de classe dont les parents sont d'un milieu social plus élevé et qui finit par subir sa violence.

Avec des références avouées comme Thomas Bernhard (pour l'écriture de la violence), Annie Ernaux (la référence au déclassement plus que celle de "l'écriture blanche" me paraît pertinente), Marguerite Duras aussi... J'ai oublié les autres noms et le regrette bien.

La crudité en même temps que l'intégrité de la confession sont désarmantes et hantent longtemps. Ce texte est majeur, il dépasse à mes yeux le coming-out et la vindicte courante.

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