Fais de beaux rêves, de Marco Bellocchio (2016) - Fai bei sogni
Massimo (Valerio Mastandrea), journaliste doué, fait des crises d'angoisse depuis qu'il est revenu d'un reportage de guerre à Sarajevo. Quand il était petit, sa mère (Barbara Ronchi) est morte brutalement. Une série d'invraisemblances, le fait qu'on refuse de lui laisser voir le corps, avaient entretenu l'idée qu'elle n'était pas vraiment morte. Ni les relations affectives (avec Bérénice Béjo, quand même, et une autre superbe jeune actrice dont je n'ai pas retrouvé le nom), ni son parcours professionnel ne l'ont guéri. Au contraire, comme un Petit Poucet laisse traîner des indices, les événements rencontrés évoquent la morte, la vie ne cesse de lui parler de sa blessure et de poser des questions sur lui-même.
Ce choix d'écriture provoque des longueurs. Longueurs que je tolère comme la violence filmée quand elles expliquent, servent le propos. Elles illustrent aussi toute une époque, on retrouve des musiques qu'on avait oubliées, cette promenade dans le passé a plus de charme pour nous qu'elle n'en a pour le vieil orphelin qu'est resté Massimo.
Le film sert la thèse psychanalytique qu'il faut tout dire aux enfants, car de toute façon, ils savent tout mais ne pourront faire coïncider certitude personnelle et information si on reste dans le mensonge.
Une mention spéciale à Niccolò Cabras, qui joue Massimo enfant et qui a une palette d'expressions déjà bluffante.
Vu en VOST.