Orgueil et Préjugés, de Jane Austen (1795 ca)
Mr Bennett est un gentleman qui a fait par amour une mésalliance aggravée d'une véritable mésentente : Mrs Bennett est sotte, superficielle, ses réactions la posent à la limite de l'histrionisme. Mais aucun ne se doute à quel point à elle seule, et sans doute à son influence sur certaines de ses filles, elle constitue une raison de ne pas épouser ces dernières. Jane, Elizabeth, Lydia, Kitty et Mary arrivent pourtant à l'âge de se marier. Jane attire l'attention de Mr Bingley, et il est rapidement entendu qu'une idylle aussi parfaite va se conclure par des fiançailles ; Elizabeth, en revanche, s'entend dire par l'ami de Mr Bingley, à quel point elle est inintéressante... Il paiera longtemps ce préjugé d'un autre préjugé. Et peut-on se fier aux témoignages des uns ou des autres ?
Voilà un livre que j'ai depuis fort longtemps sur ma pile-à-lire et que je confondais avec l'intrigue de Raisons et Sentiments, vaguement vu à la télévision.
J'ai habituellement du mal, en dehors des oeuvres des soeurs Brontë, avec la littérature sentimentale bourgeoise anglaise. Tous ces entortillamini aux scrupules de princesse-au-petit-pois m'agacent, m'ennuient et je décroche très souvent. Ça ne s'est pas passé cette fois-ci. Est-ce la vertu littéraire particulière de ce roman, la façon dont le suspense est construit (qui est qui ? qui va épouser qui ?), la façon dont on s'attache aux personnages qu'on soupçonne à juste titre victimes de préjugés ? Ou est-ce la consommation intense de séries anglais dont The Crown ou Downton Abbey qui m'ont immunisée au snobisme, aux protocoles et aux manières de s'aimer dans la Grande-Bretagne d'antan ? En tout cas, j'ai vraiment beaucoup aimé. Happy end même pas artificiel.