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Mots et Images
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  • Ceci est le journal de mes films, de mes lectures, de mes spectacles et, parfois, des expositions où je vais, sans prétention à l'exhaustivité, à la science, ni à l'objectivité. La fusion avec over-blog a supprimé mes "liens amis" et je les prie de m'en excuser. Je suis la première ennuyée...
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24 mai 2019

La Lutte des classes, de Michel Leclerc (2019)

1244176582Voilà un film que la bande-annonce promettait bien burlesque, pas forcément très fin, mais à voir par pur divertissement... Michel Leclerc cachait (volontairement ?) bien son jeu, car il nous capture à un film aux problématiques riches, avec des tonalités très différentes, sensibles et séduisantes, un film social qui ne soit pas un drame ou une pochade, ça change !...

Un couple, Paul (Edouard Baer) et Sofia (Leïla Bakhti) s'aiment tendrement, cultivant leur fibre rebelle et humaniste, chacun à sa manière, et élèvent leur fils Corentin (Tom Lévy, absolument génial) dans la tolérance, l'athéisme, le gay-friendly... Le premier est un anarchiste batteur dans un groupe punk, Amadeus77 (projection des intérêts de jeunesse du réalisateur) ; l'autre est originaire de Bagnolet où elle a toujours rêvé de retourner mais pour y acheter la maison de ses rêves et y vivre dans son ancien quartier défavorisé, tout en travaillant dans son cabinet d'avocats parisien. Dans ce quartier, la mixité sociale n'est pourtant pas la règle ; quelques bo-bo s'accrochent un peu à leurs principes et inscrivent tout d'abord leur enfant dans l'école Jean Jaurès dont dépend leur logement, mais dès que ça coince côté sécurité, laïcité pour leurs enfants (comme cela pourrait coincer ailleurs), ils partent inscrire leur enfant dans des établissements privés du quartier, ou tentent de déjouer la carte scolaire. C'est la question qui est posée à Paul et Sofia et à laquelle le film tente de répondre.

Le courage de Michel Leclerc force le respect : il pose les questions, il montre ce qu'on ne veut pas dire ni voir, à travers des personnages longtemps dans le déni, les principes, les faux-semblants, il montre ce qui les y met, montre que l'intolérance peut toucher tout le monde, que se regarder en face peut tout faire voler en éclats. Son talent distille tout cela, à part quelques gags énormes et bienvenus, pour décompresser, de manière extrêmement dosée, sans incriminer, mais en montrant que chacun (directeurs maladroits ou bureaucrates, professeur d'école formaté et carencé, parents remplis de leurs manques et de leurs peurs, enfants en quête d'une place, famille recomposée, couple disjoint...) porte en soi une part du problème et une part de la solution... Dans un final utopique assumé, avec un sauvetage sur le mode épique et fantastique de "Tigre et Dragon", Michel Leclerc finit par se positionner

L'utilisation du personnage de Corentin, finalement balotté entre l'éducation ouverte qu'il a reçue, mais les contradictions de ses parents, l'un lui ordonnant de s'affirmer, l'autre, de s'adapter, et des camarades qui sont eux-mêmes les reflets des préjugés éducatifs de leurs parents, est magnifique. Le jeune Tom Lévy a déjà la faculté de tout exprimer d'un regard, avec la complicité du jeu de la caméra qui se pose sur lui au bon moment pour nous rappeler la meilleure des questions : et les enfants, dans tout ça ?

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Commentaires
D
Bonjour DonaSwann, un film que nous avons bien apprécié mon ami et moi. Mon ami a été frappé par la fin : l'écroulement de l'école publique. C'est un triste constat qui fait réfléchir. Bonne fin d'après-midi.
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D
Pas encore vu celui-là mais Le Nom des gens fait partie de mes films préférés !
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