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Mots et Images
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  • Ceci est le journal de mes films, de mes lectures, de mes spectacles et, parfois, des expositions où je vais, sans prétention à l'exhaustivité, à la science, ni à l'objectivité. La fusion avec over-blog a supprimé mes "liens amis" et je les prie de m'en excuser. Je suis la première ennuyée...
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19 décembre 2019

Gloria Mundi, de Robert Guédiguian (2019)

affiche_gloria_mundi_ok_0Daniel (Gérard Meylan) reçoit une photo qu'il a failli ne jamais recevoir : celle de sa petite-fille Gloria. Il est incarcéré depuis sa prime jeunesse, n'a jamais connu sa fille (Anaïs Demoustier), et la mère de sa fille (Ariane Ascaride), femme de ménage dans un hôtel (on sait la charge sociale cachée derrière cet emploi), vit avec (Jean-Pierre Darroussin), chauffeur de bus à la RTM, qui avait lui-même une fille (Lola Naymark). C'est ce dernier qui a proposé à sa compagne de le prévenir. Alors tout naturellement il vient les voir à Marseille. Il trouve une famille entre abondance et misère, amour et jalousie, lien et déchirement ; la jeunesse est assujettie à une éthique hédoniste individualiste qui détruit tout... Pour autant le vieux cycle tragique familial risque de se remettre en place et Daniel le refuse...

Un film désenchanté sur la désertion des idéaux du XXème siècle liés au collectif, au bien commun, à la nécessité de briser ses désirs et ses impulsions individuelles (jugées petites bourgeoises par la gauche de jadis) s'ils nuisent aux autres. Pour un collègue, ce film ne mérite pas sa mise en lumière (Mostra de Venise, coup Volpi pour Ariane Ascaride), qu'il juge "film de vieux con". Je suis d'accord pour penser que le film illustre la stupeur déçue des générations de seniors, sans cesse renouvelées, dont je serai bientôt, au train où ça va... Donc "film de vieux", à la rigueur, puisque les choses nous sont présentées par les yeux de Daniel, en tout cas, l'intrigue principale, Daniel qui a perdu une partie de sa jeunesse et la totalité de sa vie d'homme mûr en prison, y compris l'amour, et qu'il est donc un ancien quand il en sort. Mais pas de "con", car il a raison, n'en déplaise à ce collègue furieux parce que son train a été annulé à cause des grèves de décembre 2019 pour sa retraite à lui aussi. Même si les deux "soeurs ennemies" sont caricaturales de bêtise, d'égoÏsme, de cupidité, dans tous les sens du terme, voire de vénalité, que les rôles principaux des jeunes sont affligeants, on croise des rôles secondaires qui restent fermes en leurs principes... mais ne sont guère entendus. Ils ont le mérite d'être là et de donner autant d'espoir que cet innocent bébé pour lequel il est nécessaire de donner le meilleur de soi, n'est-ce pas, les adultes ?

Je comprends parfaitement le geste de Daniel ; il a été amené par petites touches. Par le constat que l'amour, de l'âme comme du corps, le travail, l'argent, la famille, le laissaient sur la touche. Le monde s'est refermé dans son dos quand il est entré en prison et ne veut pas se rouvrir. Cette question de la prison me paraît aussi grande que les autres thèmes du film.

Bande-Annonce.

Vu dans le cadre d'une soirée organisée au Cinéma Les Lumières de Vitrolles, en présence de Malek Hamzaoui et de Gérard Meylan.

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