Le Seigneur des Anneaux, tome 1 : "La Communauté de l'Anneau", de J. R. R. Tolkien (1954)
Me voilà enfin, à l'occasion d'un défi éclectisme sur le forum 17 du site du bookcrossing, lectrice du premier tome Seigneur des Anneaux, après une déception avec Bilbo le Hobbit.
Permettez-moi de faire une note de lecture qui ne soit pas savante, où je ne sois pas allée lire deux ou trois ouvrages critiques avant de donner un avis, même si je savais comme tout le monde deux ou trois choses.
Le monde de Tolkien est indubitablement empreint de culture celtique, avec les êtres surnaturels connus en occident comme les elfes, les nains, des saisons marquées par des fêtes celtiques comme Litha, on croise une Dame et un Seigneur... les noms propres eux-mêmes ont des sonorités sinon celtes, du moins indo-européennes. Mais le linguiste passionné adopte aussi des morphèmes d'autres systèmes ; j'ai été frappée par les pluriels en -im et les créations de langues très cohérentes, même en les observant très rapidement. Cette connivence avec une culture européenne commune (n'en déplaise à ceux qui ne jurent que par sa chrétienté) était plaisante.
Même si je ne voyais plus le bout des cent pages qu'a duré la réunion de tous les membres de la Communauté de l'Anneau, le roman que j'ai mis un mois à lire à cause de mes occupations débordantes, était relativement captivant. M'ont charmée en premier lieu les paysages incroyables et brossés avec une concision qui n'entachait en rien leur pouvoir évocateur. J'ai aimé ensuite le mystère et le suspense de certaines péripéties, de véritable fantaisie.
En 4ème de couverture, j'avais lu que le livre était conseillé à partir de 11 ans, et je me gaussais : combien d'enfants de 11 ans vont lire un roman de 700 pages, pas si faciles ? Et pourtant, au bout de quelques chapitres, je ne trouvais pas cela si idiot. A un enfant que ne découragerait pas une telle quantité, le ton, les tableaux, le degré de violence sont adaptés. Il y a même une identification très facile à faire avec Frodon, naïf, bien disposé, de petite taille, dont la sécurité sera assurée jusqu'à la fin par des êtres aux pouvoirs magiques, des figures paternelles, voire ancestrales ou divines, qui interviennent au moment où on le croit perdu et qui organisent le périple pour lui.
Je pense, en présumant un peu des suivants, que ce premier tome appartient plus à l'univers du conte qu'à l'heroic fantasy.
Je verrai bien...