Benni, de Nora Fingscheidt (2019)

"Benni" Klass (Helena Zengel), 9 ans, est la fille aînée d'une famille dysfonctionnelle, qui ne peut rester chez elle à cause de ses accès de colère et de violence. Sa mère (Lisa Hagmeister), incapable de s'occuper d'elle, a fini par avoir peur d'elle et fuit ses responsabilités. Inutile de dire que cela n'arrange pas l'état de la petite fille qui vit dans l'obsession d'être reprise chez sa mère, qui est une bête curieuse à l'école et même au foyer où elle est hébergée, quand elle n'y est pas un danger pour les autres. Or la présence d'un AVS, Micha (Albrecht Abraham Schuch), habitué aux adolescents délinquants qui voudrait voir si ses méthodes ne conviendraient pas à Benni, pour lui éviter de nouveaux internements en HP va changer la donne : c'est lui et son foyer qui deviennent les projets d'avenir de l'enfant. Faute de maman présente, Benni voudrait bien un papa.

Un film très difficile dont j'ai dû débriefer une bonne heure avant de m'en défaire (un peu). Même quand on n'est ni éducateur, ni thérapeute (100% du groupe dans lequel j'étais), on est parent, et si on n'est pas parent, on est enfant, voisin, ami de, et ça nous touche et nous interroge. Benni est prise dans un système qui rend fou, perdue dans les cercles vicieux qui broient autour d'elle les meilleures volontés et les dépriment.

A propos de question, cette histoire de Kenya est-elle sérieuse ? Je suppose que le titre "Systemspringer" a dû être pesé pour que le film tienne ; je suis donc atterrée.

Bande-annonce.

Prix du Cinéma européen de la meilleure musique (2019)

Berlinale 2019 : Prix Alfred-Bauer

+ huit récompenses au festival du film allemand 2020.

Comments

[dasola]

Bonjour DonaSwann, ce film est une vraie claque. Il fera partie des films marquants de cette année. La gamine est extraordinaire. Bonne journée.