Filles de joie, de Frédéric Fonteyne et d'Anne Paulicevich (2019)

Axelle (Sara Forestier), Conso (Annabelle Lengronne) et Dominique (Noemi Lvolvsky), un groupe de trois Françaises, passe la frontière chaque semaine pour travailler dans une petite villa servant de maison close. Ceux qui attendent une rieuse maison Tellier en seront pour leurs frais. Même quand ces femmes rient, c'est anecdotique. Même les clients n'ont pas l'air si contents.

En cherchant la distribution, je suis tombée sur quelques critiques de particuliers, comme moi et, certains sont clairement déçus, attendaient de l'érotisme à l'esthétique léchée (pouf-pouf), ou encore une sorte de prostitution transfigurée version Fantine. Les deux réalisateurs ne sont pas tombés là-dedans et ont courageusement refusé de sanctifier par le martyre ses trois personnages, sans pour autant montrer à quel point elles se sont piégées elles-mêmes en croyant s'affranchir de la misère commune.

Même si j'adhère au propos, salue le réalisme et la réflexion, je reconnais qu'en cette période de précarisation et de paupérisation accélérée des bourses (pouf-pouf, pas faite non plus exprès, celle-là... évidemment) et des relations interpersonnelles, ce film n'instille aucune gaieté ni aucun espoir d'aucun ordre. Anti-Pretty woman.

Bande-annonce.