L'Amie prodigieuse, tome 2 : "Le nouveau nom" (2012)

L'amie prodigieuse, tome 1 : "Enfance, adolescence".

L'amie prodigieuse, tome 3 : "Celle qui fuit et celle qui reste".

Je n'ai pas pu attendre bien longtemps avant de me lancer dans le tome 2, au détriment des Furtifs, dans lesquels je patauge toujours...

Je voyais bien que la fin du tome 1 était atroce, mais je ne me doutais pas que le riche mariage de Lila allait se révéler aussi immédiatement sordide. J'avais donné, à l'instar d'un critique de cinéma, au Nombril du monde, d'Ariel Zeitoun, la palme de la nuit de noces la plus écoeurante du grand écran ; pour le roman, je pense que celle de Lila, tient, et même dépasse, la comparaison. Et si ça n'était que sexuel...

L'ambiguité du lien de Lila et de Lenù se précise, cette dernière qui narre les vicissitudes de la vie et de celle de son amie, au point de désirer qu'elles se confondent, sort de l'ambiguité à mesure qu'elle sort de l'innocence. Le récit en perd un peu de sa fascination et commence à avoir des airs si réalistes que je commence à me dire que le mystère que l'autrice entretient sur son identité vient probablement de la large part d'autobiographie que le roman contient. La rivalité n'en demeure pas moins féroce ; la certitude de la "génialité" de Lila ne cesse de se confirmer pour Lenù : sa camarade qui a arrêté d'étudier en fin d'école primaire lui paraît supérieure en tout, intellectuellement, physiquement, en force vitale même, malgré ses propres succès. Elle en développe même un complexe de l'imposteur quand elle découvre dans un de ses accomplissements que Lila est son inspiratrice, qu'elle l'avait déjà précédée, voire supplantée. Les ruptures, les éloignements, les malheurs de Lila même ne parviennent pas à conforter Lenù.

J'ai eu l'impression d'un récit très linéaire, parfois incroyable, mais, comme pour le tome 1, j'ai dévoré le récit et je suis restée tenue par la nécessité de comprendre comment cette amitié si complexe allait "se résoudre" (puisqu'il s'agit d'un roman)...