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Mots et Images
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  • Ceci est le journal de mes films, de mes lectures, de mes spectacles et, parfois, des expositions où je vais, sans prétention à l'exhaustivité, à la science, ni à l'objectivité. La fusion avec over-blog a supprimé mes "liens amis" et je les prie de m'en excuser. Je suis la première ennuyée...
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18 novembre 2020

Et ainsi de suite - Jean-Luc Mélenchon (2019)

unnamedA l'occasion d'un voyage au Mexique qui furent des vacances qu'il voulait pleines de sens, Jean-Luc Mélenchon revient sur les perquisitions ordonnées par le parquet (nommé par le gouvernement depuis M. Sarkozy) sur la dénonciation calomnieuse d'une élue Rassemblement national (toutes les personnes dénoncées ne furent, étrangement, pas perquisitionnées) et veut relater les faits. L'actualité en France lui parvient et il les commente également.

Ce qu'il relate des perquisitions m'était évidemment connu ; la vidéo qui a tourné des mois, filmée par le Quotidien, qui n'a jugé bon de ne communiquer les images qui attestaient qu'en dehors du cri de colère, bien artificiel et, pour beaucoup de gens, assez étrange sans notes de bas de page, les militants FI n'avaient pas recouru aux voies de fait. Bien au contraire, ils avaient bien dû se soumettre à une perquisition où, contrairement à l'usage, on ne les a pas laissé assister à ce qui était touché et emporté.

Ce qui ne me l'était pas, c'était le traitement, dans les mêmes circonstances, d'autres élus politiques : Mme Le Pen, qui s'était opposée à la même perquisition, et qui avait obtenu gain de cause, d'une perquisition de la LCR en 1973, où les perquisitionnés avaient quand même recouru à la force et recélaient dans leurs locaux des objets autrement plus problématiques que des fichiers de soutiens. L'exemple n'est évidemment pas donné par hasard : il permet à Mélenchon de donner un coup de griffe questionner l'attitude d'Edwy Plénel qui s'y trouvait à l'époque, mais qui n'a pas hésiter à violer (impunément, d'ailleurs) le secret de l'instruction en publiant des pièces auxquelles même l'avocat de Mélenchon n'a pas eu accès.

Quand on sait que les perquisitions ont eu lieu à plusieurs endroits en même temps, ont nécessité des escouades policières extraordinaires, à des endroits parfois inhabituels. Bompard, une autre fois, qui était à un endroit dont seuls des proches avaient connaissance pour ce jour-là, questionnant le procureur sur cette "intuition" a dit en riant : "On vous a mis une puce... mais on est mieux qu'au Venezuela quand même", on se dit que la comparaison à des opérations contre du grand banditisme n'a rien de rhétorique. Je ne parle même pas de Benalla, prévenu la veille, sans clés, coffre vidé, sans être inquiété le moins du monde pour cela : c'est tellement facile que ça me godwinise de l'évoquer.

Ce que l'on ne peut nommer n'existe pas. Force est de constater que l'on doit aller chercher dans la langue anglaise le lawfare qu'on peut traduire par "procès politique" et dont François Foronda demande s'il n'est pas, pourtant, une manie française. Plus d'un an après, force est de reconnaître que cela a marché : plus personne ne se souvient que les perquisitions n'ont évidemment pas démontré de fraude électorale, en revanche, la candidature de Mélenchon se voit toujours opposer (pas plus tard que la semaine dernière) les vidéos du cri de colère poussé devant la porte fermée empêchant d'assister à la perquisition. Lula, auquel se compare Mélenchon comme victime de ce lawfare (cela énerve toujours un peu sur les plateaux TV), a été libéré ; Bolsonaro élu, on peut (mollement) rendre sa liberté à son opposant le plus gênant. De toute façon, comme dit ma tante : "Salissez, il en restera toujours quelque chose."

Le hasard de mon calendrier (flou, très flou) de lecture, remet ce livre acheté il y a un an entre mes mains au moment où passe la très controversée loi qui pénalisera le film ou la photographie de policiers dans l'exercice de leur fonction, particuliers comme journalistes étant priés de les confier à un procureur qui les enterr examinera et personne n'en entendra parler. Ce que Mélenchon évoque des différentes restrictions des libertés vers la fin, prend une résonance particulière aujourd'hui.

Citations :

  • Mon message fut qualifié de "terrible violence" par deux commentateurs de plateau de télé. Ce n'est donc pas la noyade [de Steve Maia Caniço] la "terrible violence" mais mon commentaire.
  • Ce n'est plus l'arbitraire de cette opération qui est en débat, c'est l'appréciation de ma réaction. Il est inadmissible que la victime ait le mauvais goût de faire du scandale quand son bourreau officie.
  • Le droit à la santé dont Bernie Sanders fait son cheval de bataille est de cette nature. Il s'enracine dans la conscience de soi la plus intime. Aucun baratin raciste ni antisocialiste n'a de prise sur une personne diabétique dont la vie dépend d'un médicament dont le prix est notoirement gonflé.
  • Depuis dix ans, c'est pratiquement une loi par an en moyenne sur le thème de la sécurité intérieure. Aucun bilan n'en est jamais fait. On continue à rogner les libertés publiques. La méthode est toujours la même. De préférence le thème est la lutte contre le terrorisme. Tout le monde est tétanisé. Le problème, c'est que les méthodes prévues pour les terroristes sont aussitôt appliquées aux militants politiques et syndicaux. (...) Il y a évidemment un lien direct très étroit entre le niveau des luttes écologiques et sociales et l'ampleur des répressions légalisées ensuite.
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