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10 juillet 2021

Les 2 Alfred, de Bruno Podalydès (2020)

2alfredRésumé proposé par Le Monde du 15 juin 2021 : Alexandre (Denis Podalydès), père au chômage et en période de probation auprès d’une femme (Vanessa Paradis, qui fait une apparition) partie en déplacement, est contre toute attente pris à l’essai dans une start-up d’événementiel nommée The Box, parée de tous les attributs de la nouvelle entreprise. La frontière entre travail et détente y est savamment estompée pour que le premier puisse prendre toute la place. Ainsi demande-t-on aux employés d’être corvéables « H24 » et, surtout, de ne pas avoir d’enfant : « No child » est ainsi l’un des nombreux mots d’ordre sous forme de slogans placardés aux quatre coins des bureaux.


L'enfant est de trop, dans ce monde de la start-up où le boss (je ne sais même pas si ça se dit encore comme ça... n+1 ?) est une sorte de vieux morveux capricieux qui s'entoure de jouets inanimés ou humains, de modes bo-bo, d'objets connectés divers et qui improvise des goûters à 21H, au moment où ses employés espèrent souffler. Le droit du travail, comme on nous l'a bien répété, est dans le nouveau monde censé nous faire rêver : obsolète, pas fun, un frein au développement et à la créativité...

Cela tombe mal, car Alexandre doit s'occuper seul de ses deux enfants, dont un en bas-âge. Comme Coline Serreau jadis, la mono-parentalité masculine qui appelle ostensiblement à la rescousse pour ainsi dire le premier venu (Bruno Podalydès en bricoleur, rêveur, squatteur, poète qui va où le mènent ses sympathies) et son entourage, la fable nous rappelle qu'il est pour ainsi dire impossible d'être parent solo et s'en sortir dans le monde du travail sans dommages d'un côté et/ou de l'autre. Le film va plus loin en interrogeant la légimité d'un management qui broie la vie privée. Le personnage de Sandrine Kiberlain, entre dureté et vulnérabilité, qui essaie de jouer le jeu pour se camoufler, de la modernité tout en en souffrant, est touchant. La morale nous invite à la solidarité, à l'ukaze s'il le faut, tout en nous ayant fait sourire (moi, j'ai ri, n'en déplaisent aux critiques qui ne sont pas allés jusque-là).
Tout en paraissant une fable contemporaine, Podalydès, grâce au futurisme des jouets, et leur caractère usuel, flirte avec la science-fiction, ce qui est un charme (discret) de plus.

Enfin, le thème du double, qui est le smash de toute oeuvre contre mes potentielles résistances, est là : hommage à leur fraternité ? Double doudou, double père, double épouse, doubles fonctions, doubles vies...

 

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Commentaires
D
Bonjour DonaSwann, je constate que tu as aimé le film autant que moi. Moi qui ne suis pas une fan des Podalydès Brothers, j'ai aimé leur fantaisie et la manière de traiter le sujet. Kiberlain est très bien. Bonne journée.
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