Les Huit montagnes, de Charlotte Vandermeersch et de Félix Van Groeningen (2022)

Pietro et Bruno se sont connus pendant que Pietro, enfant, était en vacances au Val d'Aoste. Le premier est un fils d'ingénieur, autoritaire, exigeant et frustré dans ses goûts, un peu dilettante ; le père et le fils ont du mal à communiquer. Le second est le fils d'un maçon émigré, qui est resté au pays, avec son oncle et sa tante et travaille comme berger pour leur exploitation laitière. Les deux garçons finissent par se trouver un terrain d'entente et quel terrain : la montagne et toutes les ressources de jeu, de joies simples et de dépassement qu'elle recèle. Le père de Pietro propose un jour un dépassement harassant dans l'ascension d'un sommet, sans prendre garde au malaise qui aurait pu mal tourner chez son fils, tandis qu'Y ne montre aucune fatigue. A l'adolescence, de longues années de rébellion détachent Pietro à la fois de son père et de la montagne, et donc l'éloignent de Bruno. Les deux hommes se retrouveront bien des années plus tard, barbus, chevelus et endeuillés...

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Comme tout le monde, je m'esbaudirai sur la beauté des images, de la montagne, bien que j'aie découvert en cette occasion que les Alpes italiennes n'étaient pas partout pareilles et que ma "queue" de Dolomites, les Alpes Carniques, n'ont pas de ressemblance très proche avec les images du film. Qu'importe, je renonçai à l'album souvenir au bout d'un moment.

L'amitié entre celui qui reste sur sa montagne et celui qui parcourra les huit autres (mais reviendra toujours à la première) est poignante, sans pathos excessif, pleine de pudeur et de profondeur. On ne peut qu'être touché par tous ces rendez-vous manqués qui nous rappellent peut-être les nôtres, entre parents et enfants, conjoints, amis...

Bande-annonce.