Les Affinités électives, de Paolo et Vittorio TAVIANI (1996)
Adaptation du roman de Goethe.
Charlotte (Isabelle Huppert, superbe) et Edouard (Jean-Hugues Anglade), qui ne se sont pas vus depuis vingt années, décident de se marier et de se consacrer l'un à l'autre dans un domaine toscan qu'ils désirent réorganiser et réhabiliter. Mais Édouard fait une première brèche dans cette solitude à deux en conviant dans leur thébaïde Othon (Fabrizio Bentivoglio), son proche ami, qui est architecte. Charlotte cache sa déconvenue mais, à la faveur d'une lecture commune sur le phénomène chimique des affinités électives des éléments qui changent leurs assemblages en présence les uns des autres (travaux de Geoffroy), elle décide qu'il manque le quatrième élément qui permettrait de vérifier sur le plan humain cette théorie : elle fait venir Ottilie (Marie Gillain), sa filleule au domaine...
MON AVIS
Tous les ingrédients réunis étaient présents pour un sujet libertin et fortement dix-huitiémiste, on pense à Marivaux, à Choderlos de Laclos et peut-être même à Sade (le coup de la filleule), mais ce n'est pas ce qui se passe : Goethe est un romantique. Bien entendu Charlotte a joué les apprenties-sorcières avec son expérience chimique à niveau humain et cette dernière a fait le malheur des personnages présents. Les personnages ne parviennent pas à être attachants alors même qu'ils en ont la dimension humaine et la noblesse douloureuse qu'il faut pour ça.
Malgré une musique agaçante ou trop lourdement tragique, on est frappé de la beauté des images et des éclairages, comme dans Fiorile, mais, alors que dans ce dernier film, on était saisi et captivé par l'intrigue, les Affinités électives m'ont vraiment ennuyée.