Tartuffe ou l'Imposteur, de Molière (1664)
On ne résume plus la pièce : Orgon, un bourgeois, a recueilli chez lui un homme dans le dénuement qui lui inspire attendrissement et admiration, Tartuffe. Ce dernier lui a paru un homme de la plus grande dévotion, charité, humilité et il l'institue chez lui à la fois directeur de conscience et autorité morale.
La maisonnée commence à se rebeller : les enfants supportent mal le joug du nouveau venu, qu'Orgon voudrait voir épouser Mariane, sa fille, alors que celle-ci préfère Valère ; Elmire doit essuyer la cour clandestine de cet homme à la morale soi-disant irréprochable ; Dorine s'indigne de tout ce qu'elle voit...
La pièce est en vers mais ils apportent un rythme d'aphorisme à une mise en scène ingénieuse, parfois originale, même si certains passages souffrent des coupes voulues par le remaniement.
On n'oublie pas que la pièce a subi la Cabale des dévots et que Molière a dû la réécriture pour pouvoir la faire rejouer de son vivant (où elle remportera un grand succès). Le deux ex machina final ne convainc pas... mais autant avouer qu'il me soulage tant que je "pardonne" bien volontiers à Molière ce subterfuge facile.