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Mots et Images
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  • Ceci est le journal de mes films, de mes lectures, de mes spectacles et, parfois, des expositions où je vais, sans prétention à l'exhaustivité, à la science, ni à l'objectivité. La fusion avec over-blog a supprimé mes "liens amis" et je les prie de m'en excuser. Je suis la première ennuyée...
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28 octobre 2010

Les Trachiniennes, de Sophocle (Vème siècle avant J.-C.)

sophocle_tragHéraklès revient à Trachis où l'attend Déjanire, sa femme. Il s'est délivré de la servitude d'Omphale, à laquelle il avait été condamné pendant une année par Zeus, à la suite du meurtre d'Iphitos. Or il a assiégé juste avant Oechalie, où régnait le roi Eurytos, par amour pour Iole que son père refusait de lui donner. Il ramène cette dernière incognito, avec la complicité de Lichas, à Trachis, au milieu d'autres captives.
Mais le Messager, fidèle à Déjanire, avoue la vérité à cette dernière. Déjanire feint de se soumettre à ce revers conjugal, mais ne peut supporter l'idée d'une co-épouse, d'autant qu'elle croit posséder la parade : en mourant de la flèche qui avait tué l'Hydre de Lerne, le Centaure Nessos lui avait demandé de recueillir son sang autour de la tache laissée par l'Hydre sur la flèche d'Héraklès, et lui avait garanti la fidélité d'Héraklès, s'il portait une tunique enduite de ce sang... hernessos

Déjanire pense le moment venu d'utiliser cet expédient magique ; elle fait envoyer ladite tunique à Héraklès, en cadeau de bienvenue. Or un prodige monstrueux lié à ce sang l'inquiète soudain et elle soupçonne enfin que l'offre du Centaure qui l'avait outragée, tué par Héraklès, ne pouvait leur être propice ! Elle résout de mourir avec son mari si son sombre pressentiment s'avère...


Voilà une brève tragédie, avec fort peu de rebondissements, mais elle est d'une clarté et d'une beauté exemplaires. Il m'est arrivé de me sentir fort loin de ces sujets mythologiques, souvent à cause du chœur antique, la mise en scène artificielle du drame, mais dans cette pièce, ils n'alourdissent rien et ne détachent pas du drame.

Citations :

  • Qui veut tenir fête à l'Amour, qui prétend, comme un lutteur, en venir aux mains avec lui témoigne de bien peu de sens.
  • "Que d'épreuves brûlantes - rien qu'à les rappeler - ont déjà supporté et mes bras et mes reins ! Et jamais cependant ni l'épouse de Zeus ni l'odieux Eurysthée ne m'en ont proposé encore de pareille à celle qu'aujourd'hui cette fille d'Oenée à la face traîtresse vient d'attacher ainsi à mes épaules sous la forme de ce filet tissé par les Érinyes qui me fait mourir. Il est là, collé à mes flancs, qui se gave de ma chair profonde et va dévorant les bronches où sont suspendus mes poumons. Il a déjà humé tout mon sang frais, et mon corps entier succombe sous l'emprise de ces liens sans nom."

  • Emportez-le donc, camarades ; et à moi accordez une immense indulgence, en constatant l'immense indifférence dont témoigne ici chez les dieux ce qui s'accomplit à cette heure. Ils ont engendré des enfants, ils en sont dits partout les pères, et ils les voient souffrir ainsi !

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