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14 août 2022

La Sauvage, de Jean Anouilh (1958)

AnouilhFlorent France, un musicien pianiste célèbre issu d'une famille de haut rang, tombe amoureux, à la grande inquiétude de son ami Hartmann, de Thérèse Tarde, une médiocre violoniste qui joue dans le même orchestre que ses parents. Ces derniers ont perdu toute dignité à tous points de vue et espèrent profiter d'un mariage avantageux également pour eux. Or Thérèse aime Florent France et n'arrive pas à concilier le pur bonheur enfin aisé qu'il lui offre, facile, qui va à la fois dans son sens à elle, à lui et celui de sa famille, et les soubassements indignes d'un tel bonheur. Hartmann, rassuré sur les sentiments de Thérèse, va tenter de la persuader de ne pas tout gâcher par le sentiment d'infériorité, d'indignité ni par une fierté trop ombrageuse...


 Quand on voit le père et la mère Tarde, et leur comportement [spoiler qui va au-delà d'un manque d'éducation, qui est fait de chapardage et de vénalité], très franchement, on comprend Thérèse... Elle est, certes, outrancière jusqu'à se rendre odieuse dans ses manifestations de désespoir et dans sa provocation - on est au théâtre - mais le maelström de honte et de fierté qui tourne visiblement en elle est d'un réalisme bouleversant. On ne peut penser qu'à Antigone, dans le genre révolte de principe qui semble absurde face au pragmatisme et aux appels à la raison qui lui sont faits, et peut-être aussi à L'Alouette (Jeanne D'arc) mais j'ai lu cette dernière pièce toute seule en 6ème et je l'ai un peu oubliée... Le bonheur (mais de quoi sera-t-il fait ?), la facilité sont à portée de main mais il faut se renier pour les atteindre.

Citations :

  • Quel orgueil, quelle vanité odieuse ! Je veux bien te plaindre, avoir pitié de toi, mais si tu as cru que notre misère, notre poisse, notre crasse étaient des titres de noblesse, tu t'es trompé.
  • Tu comprends, Florent, j'aurai beau tricher et fermer mes yeux de toutes mes forces... Il y aura toujours un chien perdu quelque part qui m'empêchera d'être heureuse...
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