La Machine à explorer le temps, d'H. G. Wells (1895)
Au XIXème siècle, un groupe d'hommes instruits s'interrogent sur la composition de l'espace-temps et l'un d'eux pense avoir trouvé le moyen de voyager sur la 4ème dimension, celle du temps. Il leur donne à observer une machine, qui se volatilise sous leurs yeux. Ils restent un peu sceptiques.
Peu après, le Voyageur du temps survient, blessé, et, tout en se sustentant, leur raconte l'incroyable semaine passée des centaines de milliers d'années plus tard, car c'est dans le futur qu'il a choisi d'aller.
Tout d'abord, les lieux ont semblé enchanteurs : belles personnes aimables et rieuses, nature radieuse, fruits à volonté. Puis le manque d'intelligence et de vocabulaire de ses descendants, qui ne connaissent plus ni science, ni technique, ni abstraction, l'ont frappé... Comment a-t-on pu régresser jusque-là ?
Après quatre pages, j'ai été emportée. Les quatre pages elles-mêmes, posant les pré-supposés physiques du voyage dans le temps m'ont exaltée : l'esprit touche la possibilité de pouvoir le vivre réellement un jour.
Ma question était de savoir dans quel sens Wells ferait voyager son héros ; le choix du futur m'a un peu déçue, car, on ne se refait pas, le passé est ma passion. Mais les interrogations sociologiques sur le futur de la société occidentale humaine étaient plus intéressantes pour l'auteur. Evidemment, s'il fallait écrire le même livre, les habitants du XXIème siècle poseraient le problème de la survie dans un environnement pollué, ce qui n'est pas du tout le souci de Wells.
Le suspense est ménagé tout en étant démonté par les remarques du narrateur qui précise que toutes les suppositions se révèleront fausses. Et, soudain, à l'arrivée des Morlocks, je me suis rappelé que je connaissais un peu ce passage (merci, Sheldon de The Big Bang Theory).
Une très agréable découverte, que j'aurais aimé faire plus tôt.