La Fille de papier, de Guillaume Musso (2010)
Tom Boyd, un écrivain au succès comparable à celui de J.K. Rowlings, est sur le déclin : son histoire d'amour avec Aurore, une belle pianiste patricienne, contrairement à lui qui sort du ghetto, a fait long feu et elle ne veut plus entendre parler de lui. Il est devenu incapable d'écrire une seule ligne depuis et sombre dans les psychotropes, avec la bénédiction d'une psy du show-biz parfaitement véreuse.
Ses amis d'enfance, Milo, devenu son manager, et Carole, agent de police, vont tenter de lui venir en aide, mais le jour où ils débarquent chez lui, ils le trouvent couvert de sang et prétendant que Billie, un de ses personnages de roman, est tombée d'un exemplaire défectueux...
Un honnête roman où Guillaume Musso s'identifie parfois à son héros et souligne, mi-amusé, mi-contrit, ses propres défauts littéraires. Comme pour le précédent roman que j'ai lu de lui, Parce que je t'aime, je m'étonne quand même de la mauvaise réputation qu'il traîne, car une fois de plus, je constate que j'ai affaire à quelque chose de vraiment très pensé, à la trame narrative travaillée, et sans doute plus porteur que certains pseudo-romans littéraires qui essaient de faire passer la contemplativité rhétorique mille fois rebattue de leur opus pour un rare talent.
Petit plaisir : une allusion au bookcrossing qui va plus loin que la simple allusion. Guillaume Musso est certainement allé lire notre forum et a décortiqué nos pratiques. Le livre-voyageur que devient l'exemplaire défectueux tourne au "cahier créatif" que proposent les uns et les autres sur notre forum 17. D'ailleurs, en hommage à ce roman qui a tant fait pour les nouveaux inscrits, C-Maupin a lancé une libération de ce roman, La Fille de papier, pour le 4 septembre 2011. Sans cela, je n'aurais jamais eu l'idée de le lire, et je suis bien contente de cette initiative.
Ma seule réserve va à la fin. Elle est certes très inattendue mais je n'y crois pas une seconde car justement, tout a été fait avant pour qu'elle soit improbable. Elle ôte de la valeur à l'ensemble, pour moi.