Le Prénom, d'Alexandre de La Patellière et de Matthieu Delaporte (2012)
Elisabeth (Boubou) et Pierre, quadragénaires, reçoivent à dîner le frère de la première, Vincent, et leur ami d'enfance, Claude. Anna, l'épouse de Vincent, qui est enceinte de cinq mois, tarde à arriver.
Professeur en collège surmenée et pleine de soucis, universitaire imbu de ses succès et de son intelligence, agent immobilier philistin, conservateur et matérialiste, musicien efféminé, complaisant et discret, tous sont très différents mais semblent unis par une affection sincère... entre deux piques.
On commence, sans Anna, à attaquer l'apéritif, puis la table marocaine ; très vite, la question du prénom du bébé de Vincent vient sur le tapis. La révélation de Vincent fait l'effet d'une bombe : le spectateur prend conscience que l'on ne peut pas donner certains prénoms sans porter un message, voulu ou non, aux autres. Et ce message peut être perturbant.
La comédie est très efficace. Au moment où l'on croit que tout va tourner autour du prénom (et il y a déjà de quoi faire), on se rend compte qu'en réalité, ce sont les rapports entre les personnages qui font débat, les impressions qu'ils donnent, la façon dont ils se ressentent dans le groupe. Certaines révélations vont faire mal. Les répliques, les mots font mouches et il est difficile de ne pas rire, même si des passages plus graves sont ménagés.
Un excellent moment qui donne envie de revoir le film rapidement.