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21 août 2012

Le Perroquet de Flaubert, de Julian Barnes (1984)

perroquet-flaubertPour présenter le livre, je copierai ici la 4ème de couverture, que je trouve au plus près de ce que je voudrais écrire : on croirait, sans cela, que je l'ai plagiée :


Médecin anglais passionné par Gustave Flaubert, Geoffrey Braithwaite se rend en pèlerinage en Normandie, la terre de son idole. A Rouen, au musée Flaubert, il découvre avec émotion le perroquet ayant servi de modèle à l'écrivain, le Loulou du conte "Un cœur simple". Mais à Croisset, où se trouve la maison Flaubert, il tombe sur un autre perroquet empaillé. C'est l'authentique Loulou, lui affirme la gardienne !

Quelle est donc la vérité ? Et nous voilà entraînés, avec un humour qui ne se dément jamais, à travers l'univers de Flaubert. En chemin, Geoffrey Braithwaite - ou Julian Barnes ? ou Gustave Flaubert ? - nous parle d'ours et de chemins de fer, de l'Angleterre et de la France, du sentiment du passé, du sexe, de George Sand, de Louise Colet, et aussi de Juliet Herbert, l'amour secret de Flaubert... Et de perroquets.


Comment dire le plaisir que j'ai eu à lire les aventures de Geoffrey Braithwaite sur les traces de Gustave Flaubert ? Il m'a paru infini et je voyais s'approcher la fin avec dépit. Évidemment, ce plaisir tenait pour beaucoup à une vision, nouvelle pour moi, de Flaubert : pleine d'humour, résolument et allègrement subjective. On a fort souvent la tentation de vouloir que le narrateur soit Julian Barnes lui-même et qu'il s'agisse d'une biographie plutôt que d'un roman, mais nous sommes régulièrement détrompés. Un des mécomptes de Geoffrey Braithwaite (médecin époux d'une Emma britannique) est particulièrement drôle : l'espoir trompé d'avoir un renseignement sur les rapports exacts Flaubert et une autre personne. J'aime beaucoup aussi le chapitre qui serait la défense en quinze points de Flaubert.

Citations :

  • 8A. Il a essayé de vivre dans une tour d'ivoire.
    ... mais il a échoué : "J'ai toujours tâché de vivre dans une tour d'ivoire ; mais une marée de merde en bat les murs, à la faire crouler."
  • Si l'on aime vraiment l’œuvre d'un écrivain, si l'on tourne la page avec approbation tout en ne se plaignant pas d'être interrompu, alors on a tendance à aimer l'auteur à la légère. Un brave type, pense-t-on. Un homme bien. On dit qu'il a étranglé toute une bande de Louveteaux et qu'il a donné les corps à dévorer à une bande de carpes ? Oh ! non, je suis sûr qu'il n'a pas fait ça : un homme bien, un brave type. Mais quand on aime vraiment un écrivain, si l'on dépend du goutte à goutte de son intelligence, si l'on veut le chercher et le trouver - malgré toutes les preuves du contraire -, alors il est impossible d'en savoir trop. On recherche aussi le vice. Un bande de Louveteaux, hein ? Vingt-sept ou vingt-huit ? Et a-t-il cousu leurs foulards ensemble pour faire un couverture en patchwork ? Est-il vrai qu'en montant à l’échafaud, il a cité le livre de Jonas ? Et qu'il a légué son bassin de carpes aux scouts locaux ?
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