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29 décembre 2012

Non coupable, de John Grisham (1989)

non-coupableJake Brigance est un jeune avocat ambitieux, désagréable, républicain et adepte de la peine de mort (sauf quand elle guette ses clients), voire de la vengeance personnelle à l'occasion (pour lui et ses clients). Voilà pourquoi, quand Carl Lee Hailey, un père de famille qui a abattu en plein tribunal les violeurs de sa petite fille Tonya, lui demande de le défendre, il n'a aucun mal à voir en quoi il mérite une belle et bonne défense, voire même une décoration publique...

Mais nous sommes dans le Sud des Etats-Unis d'Amérique, dans le Mississippi, où un père de famille blanc serait acquitté pour la même vengeance contre deux Noirs... mais où la réciproque n'est pas vraie. Au nom de la "justice" et de l'égalité, les Noirs, leurs défenseurs, et les opposants à la peine de mort, réclament son acquittement ; certains Blancs, indignés à cette perspective, se mobilisent également. Et le jeu des ambitions personnelles du monde de la justice, de la politique se met également en branle...


Juste après la tuerie dans une école des Etats-Unis, où la réaction n'est pas de se désarmer mais d'armer plus, cette lecture a une saveur particulière.

D'abord, je suis affolée de constater que, sous la plume d'un ancien avocat du Mississippi (comme nous en informe la 4ème de couverture), la question raciale apparaisse avec encore autant d'importance dans ce pays, que le Klu Klux Klan, cette confrérie de terroristes et d'assassins puisse avoir le droit de manifester - vous avez bien lu ! - sans se faire immédiatement arrêter et passer les menottes !

Je me rends compte également que le cercle vicieux dans lequel est prise la défense de Carl Lee Hailey (et les jurés) n'existerait heureusement pas en France. Dans un pays où il est légal de tuer pour un crime, comment interdire à un homme qui est sûr de l'identité des violeurs et tortionnaires de sa petite fille de hâter l'exécution en s'en chargeant lui-même ? C'est pourtant dans ce bourbier paradoxal de la confiscation du pouvoir de tuer mais de sa justification morale sur fond de circulation aisée des armes que patauge la justice américaine. Du coup, il peut être acquitté. En France, où la peine de mort est interdite, Carl Lee Hailey ne serait ni exécuté, ni acquitté ; il bénéficierait seulement de circonstances atténuantes. Il me paraît normal qu'on condamne à une peine un meurtrier, quelles que soient ses belles raisons.

J'étais déjà contre la peine de mort, mais voilà dans mon escarcelle un argument de plus, auquel je n'avais pas songé !

Sur le côté littéraire du roman, j'ai absolument détesté le personnage principal, l'avocat, opportuniste, impitoyable, réactionnaire, même s'il s'affine au cours du récit. Et il a au moins le mérite de ne pas être raciste.

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