Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mots et Images
Mots et Images
Derniers commentaires
Newsletter
1 avril 2013

La Faim du tigre, d'André Barjavel (1966)

faimtigreJe croyais avoir affaire à un roman et les premières pages m'ont déçue à ce titre mais aussi à cause de leur teneur. Barjavel décrit les mécanismes de pulsions de vie, la reproduction, puis la prédation. Tout cela m'a paru ressassé, banal, en définitive... J'ai failli abandonner la lecture. En réalité, ce n'était qu'un début, et heureusement que j'ai persévéré un peu. Le travail soudain sur l'infiniment grand et petit, lui, devient carrément magique, surprenant !... A lire, donc !

La deuxième partie de l'essai est une réflexion sur la religion qui, selon l'auteur, ne remplit plus son rôle de guide spirituel, et se cantonne aujourd'hui (la réflexion de 1966 vaut plus que jamais pour notre XXIème siècle débutant) à un rôle de directeur de vie, dépositaire d'un règlement de vie, alimentaire, sexuel, social où l'on peine à trouver le moyen de trouver et comprendre ce qu'on appelle Dieu, comme on appelle x une inconnue... qu'on ne se préoccupe plus guère de résoudre.

Citations :

  • Chaque jour, des millions d'êtres vivants minuscules partent à l'assaut de votre organisme. Vous vous défendez avec les liquides de vos muqueuses qui les dissolvent, vos anticorps qui les empoisonnent, vos globules blancs qui les mangent, le cas échéant avec les antibiotiques, les antiseptiques, mille sortes d'armes chimiques et même le couteau. Mais vous savez bien qu'un jour ils auront le dernier mot et à leur tour vous mangeront, pourri.
  • Un aveugle-né récemment opéré recouvra la vue. Et il s'aperçut, et on s'aperçut avec stupeur, qu’il ignorait la ligne droite ! (...) Et, au début, les distances l’épouvantèrent. Dans son univers d'aveugle avec lequel il ne pouvait qu'entrer en contact, il n'y avait que des proximités. Quand il se plaçait, il allait d'une proximité à une autre.
    L'espace n'était pour lui qu'une abstraction. (...) Nous passons d'un instant à l'autre sans voir le temps, comme lui passait d'un lieu à un autre sans voir l'espace.
    Peut-être existe-t-il des êtres qui sont capables de voir le temps...
  • La pasteur, lui, propose à ses fidèles un Dieu qui les dépasse à peine, avec lequel ils peuvent s'expliquer d'homme à homme, et qui comprend très bien les bonnes raisons qu'ils ont de nuire vertueusement à leur prochain. (...) Il n'est sévère que pour le voisin.
    Celui des catholiques, c'est le bon Dieu, le grand-père un peu gâteux qui distribue à ses petits-enfants des sucettes ou des réprimandes : "Tu vas voir ce qui va t'arriver si tu n'es pas sage." Mais quand nous serons morts, il nous pardonnera toutes nos sottises et nous accueillera dans sa maison de campagne.
    Voilà, voilà ce qu'offre aujourd'hui la religion chrétienne à ses fidèles. Voilà la puérile réponse proposée à notre angoisse, à notre besoin de savoir.
Publicité
Commentaires
Publicité
Archives
Publicité