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21 décembre 2014

Comment on meurt, d'Emile ZOLA (1876)

comment-on-meurtCe recueil de cinq nouvelles naturalistes nous rapporte comment, dans la France d'Emile Zola, on pouvait mourir, dans la noblesse, en ville, à la campagne, chez de petits commerçants, chez des bourgeois, chez des ouvriers et des paysans.

Chaque famille, chaque milieu a sa misère, sa noblesse, sa médiocrité mais aussi sa profonde solitude au moment d'affronter le moment du grand départ.

On est frappé par la façon dont l'affection, l'attachement cèdent le pas devant la nécessité et le prosaïsme du quotidien, si bien que la mort perd de son côté "magique", où l'on imagine le temps suspendu, pour devenir un moment comme un autre, inévitable et chaînon parmi d'autres, au cours duquel, même entouré des siens, le fossé se creuse entre ceux qui vont devoir continuer à vivre et celui qui s'apprête à entrer dans l'inconnu.

Donc le pessimisme de Zola et sa compassion pour les plus humbles, ceux dont la promiscuité crée les liens les plus étroits, donc les plus douloureux à rompre, sont ici évidents. Découvrir ce recueil sans prétentions vaut vraiment la peine, et je le recommande particulièrement aux nombreux amoureux de Zola ; moi, je n'ai pu m'empêcher de verser quelques larmes et de grincer quelques dents.

Citations :

  • Pourtant, un soir, il n'a plus que le souffle, il sait qu'il ne passera pas la nuit. Alors, quand la comtesse monte faire sa visite accoutumée, il lui dit en trouvant un dernier sourire :
    "Ne sortez pas... Je ne me sens pas bien."
    Il veut lui éviter les propos du monde. Elle, de son côté, attendait cet avis. Et elle s'installe dans la chambre.
  • Les trois fils sanglotent, les yeux fixés sur le caveau béant, dont on a enlevé la dalle ; c'est là, dans cette ombre fraîche, qu'ils viendront dormir à leur tour. (...) Et, deux jours plus tard, chez le notaire de leur mère, ils discutent, les dents serrées, les yeux secs, avec un emportement d'ennemis décidés à ne pas céder sur un centime.
  • M. Rousseau a toujours, par moments, un gros chagrin qui l'étrangle ; mais ce qui le rend bête surtout, la tête perdue et les membres inquiets, c'est que le magasin soit fermé, un jour de semaine.
  • Mais, un jour, l'homme en rentrant trouve Charlot couché. La mère ne sait ce qu'il a. Elle l'avait envoyé à Courcelles, chez sa tante, qui est fripière, voir s'il ne trouverait pas une veste plus chaude que sa blouse de toile, dans laquelle il grelotte. Sa tante n'avait que de vieux paletots d'homme trop larges, et le petit est rentré tout frissonnant, l'air ivre, comme s'il avait bu. (...) La mère a pendu un lambeau de châle devant la fenêtre, pour boucher un carreau cassé (...).
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Commentaires
B
Je ne connais pas du tout ce recueil de Zola !... Merci.<br /> <br /> Bonne journée.
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S
Un livre qui a l'air touchant et bouleversant.
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P
Hoooo mon auteur favori ! Tu peux me donner l'éditeur ! Merci
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