Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mots et Images
Mots et Images
  • Ceci est le journal de mes films, de mes lectures, de mes spectacles et, parfois, des expositions où je vais, sans prétention à l'exhaustivité, à la science, ni à l'objectivité. La fusion avec over-blog a supprimé mes "liens amis" et je les prie de m'en excuser. Je suis la première ennuyée...
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Derniers commentaires
Newsletter
4 mars 2015

Le Bruit et la Fureur, de William Faulkner (1929)

bruit-fureurAux Etats-Unis d'Amérique, dans une petite ville du Sud, une prétendue "grande famille" désargentée vit avec ses quatre enfants, Candace dite Caddy, Maury dit Benjy ou Benjamin, Jason et Quentin, au milieu d'une petite domesticité de couleur. Le temps de narration est complètement décalé, on commence le 7 avril 1928, au moment où Quentin, la fille de Caddy (et nièce de son homonyme cité plus haut), s'enfuit, on continue le 10 juin 1910 où Quentin (son oncle) apprenant le mariage de Caddy, se suicide, puis on revient le 6 avril 1928 avant de finir par la date du 8 avril. La narration est chaotique, pour la bonne et simple raison que le premier chapitre est rapporté par Benjy, un déficient mental de 33 ans pour qui passé et présent se télescopent et qui ne comprend pas lui-même ce qu'il voit et entend...


A l'idée de passer trois cents pages ainsi, le découragement m'a saisie au cours du fameux premier chapitre... J'ai failli laisser tomber un nombre incalculable de fois, mais ce qui m'a piégée, c'est l'art que Faulkner a de vous distiller, bon prince, quelques aides ici et là, pour vous encourager. Comme l'écrit très bien dans la préface de 1972 Maurice Edgar Coindreau,  "William Faulkner nous propose bien des rébus, mais il n'oublie jamais d'en amener la solution. Tout au plus les lecteurs pressés trouveront-ils qu'il les fait languir, et les mauvais loueurs se fâcheront." Je reconnais que le recours à la préface m'a bien aidée également ; j'ai bien fait de déroger à mon principe de ne les lire qu'à la fin. Les chapitres trois et quatre sont indiscutablement plus faciles à lire. Le personnage de Jason Compson est un des plus froids pourris, aigres et haineux personnages que j'aie jamais rencontrés ; c'est toutefois un minable de la plus belle eau.

C'est cette promesse que solutions serait donnée à mes questions qui m'a convaincue de poursuivre ma lecture et m'a donné la méthode de garder en mémoire tout ce que je ne comprends pas et attendre patiemment de le voir ressurgir dans un contexte éclairant, ce qui arrive toujours. C'est finalement alors que lecture, toujours un peu frustrante, devient malgré tout addictive. C'est dans un état de passion fiévreuse que j'ai achevé ce roman impressionnant. Je précise que je déteste tout ce qui est jeu littéraire dans le genre oulipo ; on est tout à l'opposé, pour moi. Faulkner ne "joue" pas, il donne accès à d'autres visions, il est plus proche de Joyce ou de Rimbaud que d'ateliers d'écriture.

Citations :

(...) j'aurais perdu bien du temps et de la peine avant d'avoir compris que la meilleure façon de prendre les gens, noirs ou blancs, c'est de les prendre pour ce qu'ils croient être, et ensuite de les laisser tranquilles."

Publicité
Commentaires
I
C'est exactement ce que j'expliquais moi aussi dans mon billet sur ce titre : la préface de ce roman est, pour une fois, salvatrice..<br /> <br /> Si tu as pu lire la Bruit et la fureur, lire Monsieur Ouine sera une partie de plaisir !!
Répondre
Publicité
Archives
Publicité