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21 septembre 2015

Trente-Trois monstres, de Lydia Zinovieva-Annibal (1907)

33-monstresUne jeune femme est séduite, la veille de ses noces, par une brillante et belle actrice, Vera, qui l'entraîne dans le demi-monde. Au début, soumise et manquant de confiance en elle, elle est promue comme actrice (médiocre), puis comme modèle que les peintres s'arrachent, quand, devant sa beauté, Vera décrète, comme un sacrifice incontournable : "Il faut que je te donne aux hommes. Grandeur d'âme ! Grandeur d'âme ! C'est ça qui fait de l'animal un homme !"


C'est plus de la poésie en prose qu'un roman expérimental. J'ai pensé à Théophile Gautier en le lisant. Zinovieva-Annibal a aimé un poète symboliste. Très énigmatique, on perçoit l'antagonisme entre la beauté dominatrice et la médiocrité soumise, il y a une ambiguité entre l'activité de modèle et la prostitution, qui, du coup, paraît être de la libération sexuelle bien plus que de la prostitution. Une belle perfection formelle.

Citations :

  • Vera me fait. Il me semble être belle parce qu'elle me voit, que cela me rend calme, sûre, légère en même temps !
  • Tu vois bien, tu es une tsarine. Naturellement, c'est ton père qui t'a donné du sang de tsar. Les tsars traversent la vie comme un jardin. Les tsars ne se révoltent pas. Ils n'en ont pas besoin. C'est pour ça qu'ils paraissent soumis. Ils ne convoitent rien car il n'y a rien qu'ils puissent convoiter. (...) Tu passeras dans la vie comme dans une roseraie, tu aimeras la piqûre des épines, la lourde volupté des pétales. (Traduction de Jacques Imbert)
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