Je vais passer pour un vieux con (et autres petites phrases qui en disent long), de Philippe Delerm (2012)
Sur le principe d'un autre de ses recueils de textes, Philippe Delerm se propose d'interpréter les sous-entendus de phrases si courantes qu'elles confinent au tic de langage : "Sinon, moi, je peux vous emmener", "C'est très bien fait", "C'est voir", etc.
J'aime bien Philippe Delerm ; je suis toujours un peu agacée par certaines critiques à son égard, nombreuses dans le corps enseignant, que je soupçonne d'être secrètement jaloux de celui qui est parvenu, slalomant entre les lettres au programme et les copies bourrées de fautes à rester - ou devenir - écrivain.
Mais je reconnais que ce qui m'avait bien plu dans Ma grand-mère avait les mêmes est soudain moins séduisant dans cette tentative de prolongation. C'est peut-être parce que l'auteur a la prétention d'avoir perçu le discours sous-(en)tendu dans la petite phrase en exergue de chapitre et qu'il m'est arrivé plusieurs fois (et chantereine est d'accord) de ne pas l'avoir du tout perçue de la même manière. Les projections personnelles débordent de l'exercice, qui se veut la traduction universelle d'une phrase très française, et là, on n'adhère plus du tout, et le principe se révèle contestable.
C'est compensé, exposant dix, par "j'ai fait cinq ans de piano", que je pourrais contre-signer (bon, j'en ai fait six !).
Gagné à la Tombola du BookCrossing de Novembre 2015. Merci, Passeur-X !