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Mots et Images
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  • Ceci est le journal de mes films, de mes lectures, de mes spectacles et, parfois, des expositions où je vais, sans prétention à l'exhaustivité, à la science, ni à l'objectivité. La fusion avec over-blog a supprimé mes "liens amis" et je les prie de m'en excuser. Je suis la première ennuyée...
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26 mars 2016

A perte de vue, d'Aurélie Dauvin (2007)

apertedevueAurélie Dauvin est professeur de Lettres. Elle a durement lutté pour y parvenir car elle est née avec la maladie de Peters, des yeux blancs, cornée opaque (opération ratée), et un quart de vision à un des yeux. Sa chance, estime-t-elle, est d'avoir connu un peu de vue, de couleur, de formes et d'avoir donc une idée de ce qu'elle a perdu et de ce que les mots recouvrent.

Mais les luttes de ses parents ne se limitent pas au corps médical, il faut très vite convaincre les éducateurs (enseignants et responsables) qu'Aurélie peut suivre le même enseignement que ses camarades, malgré son handicap. Au collège, on est atterré de constater qu'un professeur estime qu'être "contraint" à dicter en même temps qu'il écrit au tableau est "changer ses méthodes de travail". Entre nous, j'aimerais savoir en quoi fermer sa bouche pendant qu'on écrit au tableau est spécialement pédagogique ! Et ce n'est qu'un exemple. On est encore plus atterré de voir les pressions subies pour qu'elle aille dans un établissement spécialisé, et ce récit me fait constater une fois de plus qu'on n'oriente pas forcément en fonction des besoins mais pour remplir des sections ou des établissements, quand le besoin d'en fait sentir. Aurélie aime la danse ; oh, elle n'affirme pas être forcément très douée, même s'il y a des raisons de dire qu'elle ne démérite pas... mais je la crois, pour l'avoir constaté, que les enseignants de loisirs font passer le spectacle de fin d'année avant tout et que la perspective d'avoir une malvoyante dans la troupe le jour où ils font leur auto-promotion (ces spectacles sont surtout cela) peut les amener aux pires bassesses pour se débarrasser d'elle avant l'échéance. Et cela n'est pas arrivé qu'une fois... Je pense que lorsqu'on passe de la recherche de la performance à celle de la compétition, au lieu de penser au progrès de l'enfant par rapport à lui-même, on cesse d'être un éducateur.

L'auteur nous raconte bien d'autres mécomptes et surtout des trahisons d'un calibre ahurissant ; je veux bien que des imbéciles et/ou des êtres dépourvus d'éthique se comportent ponctuellement mal (non, je ne le veux pas, je le conçois juste, parce que je sais qu'ils sont inévitables sur nos parcours), que ce soient des camarades de classe, des voisins, des passants... mais des profs ! des chefs d'établissement ! Nous sommes fichus.

Heureusement, son parcours est fait et bien fait ! Au niveau du style, après m'en être agacée, je me suis intéressée au descriptif de ses perceptions. C'est une communication unique pour qui n'a pas de malvoyant dans son entourage.

 

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