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Mots et Images
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  • Ceci est le journal de mes films, de mes lectures, de mes spectacles et, parfois, des expositions où je vais, sans prétention à l'exhaustivité, à la science, ni à l'objectivité. La fusion avec over-blog a supprimé mes "liens amis" et je les prie de m'en excuser. Je suis la première ennuyée...
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17 juin 2017

La Civilisation, ma Mère !... de Driss Chraïbi (1972)

civilisation-ma-mereLa mère de Nagib et du narrateur a épousé leur père à l'âge de treize ans et n'a plus mis le nez dehors, à tous points de vue, depuis. Pa n'est pas mauvais, mais il obéit à la loi marocaine, croyant épargner à sa femme bien des soucis et des ennuis en faisant porter à la maison - en abondance - tout ce dont elle aurait besoin. En grandissant, ses fils prennent conscience de l'ignorance de leur mère, de son incroyable potentiel à vivre au monde et ils entreprennent de l'instruire...

Comment l'amour filial peut mettre au monde une mère...


C'est une lecture qui m'a été imposée pour des raisons professionnelles et j'y allais vraiment à reculons : trop de bons sentiments sur fond de thèmes qui me paraissaient faciles, ça ne pouvait pas donner de bonne littérature (nous sommes terriblement gidiens, parfois...).

En réalité, l'enthousiasme, la poésie, la combativité de cette femme, l'amour de ses fils (qui va jusqu'à une abnégation incroyable, de la part de Nagib) m'ont charmée, parfois bouleversée, comme au moment où elle redécouvre l'herbe dans un parc, veut marcher pieds nus... à trente-cinq ans...

Le texte, lui-même, est aussi littéraire qu'on pourrait le souhaiter, avec des passages pratiquement oniriques.

Citations :

  • Je lui appris son corps. (...) Empruntant à des camarades de lycée et à la bibliothèque municipale les encyclopédies et les livres de médecine dont j'avais besoin. (...) A trente-cinq ans, elle comprit enfin pourquoi et comment elle avait des menstrues. Jusque-là elle était persuadée qu'elle avait une maladie "personnelle" dont il ne fallait parler à personne, pas même à son époux.
  • D'accord, d'accord. Tu m'as toujours tout payé. Depuis mes dessous jusqu'à mes cure-dents, en passant par le ravitaillement et les pinces à linge. Tout cela. Oui, tout cela. Non, monsieur, non : mes désirs n'étaient pas exaucés. Ils étaient prévenus. Ils étaient les tiens. (...) A ce compte-là, il fallait te marier avec ton propre portrait.
  • Eh bien, je vais te dire : c'est comme si j'avais épousé une nouvelle femme, que je commence à connaître, tandis que celle que j'avais m'était pratiquement inconnue.

 

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Commentaires
D
Tu donnes envie de le lire…
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