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Mots et Images
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  • Ceci est le journal de mes films, de mes lectures, de mes spectacles et, parfois, des expositions où je vais, sans prétention à l'exhaustivité, à la science, ni à l'objectivité. La fusion avec over-blog a supprimé mes "liens amis" et je les prie de m'en excuser. Je suis la première ennuyée...
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16 décembre 2018

Le Paradis des femmes et l'Enfer des chevaux, d'Idriss Al'Amraoui (1860ca)

9782876787438-475x500-1Ce petit livre de voyage, une rihla, d'un dignitaire marocain dans la France de Napoléon III, m'a beaucoup surprise, je l'ai trouvé inattendu dans son style. Le titre me faisait penser à un texte poétique, des broderies sur motif ; en réalité, c'est un journal de voyage évoquant des détails très concrets, parfois prosaïques, à l'usage de Marocains restés au pays.

J'ai immédiatement pensé à l'importance du regard d'un étranger pour connaître un pays, sachant que tout regard est guidé par son sens propre de ce qui est "normal" ou "insolite". Ainsi Zola, qui décrit la France de ce même Napoléon III, est réputé avoir soigné le détail, être allé sur place, avoir rapporté dans ses carnets un regard technicien digne du Naturaliste distingué (oxymorique à l'époque) qu'il fut. En toute rigueur, j'aurais dû retrouver son regard dans ce petit livre, ou vice-versa. En réalité, comme je le disais plus haut, Zola écrivait pour des Français ; ainsi ne décrit-il évidemment pas - par exemple - les volets. Dans le même esprit, il ne décrit pas des réalités aujourd'hui disparues et que j'ai été ravie et surprise de découvrir chez Al'Amraoui.

Beaucoup de remarques ne sont pas accompagnées de manifestations affectives ou émotives, à part celles qui concernent les moeurs ou les femmes, un peu la politique.

Citations :

  • On prend ordinairement deux repas par jour ; le premier, à dix ou onze heures du matin, est assez léger et consiste en pain avec des oeufs ou bien du beurre et du fromage, et l'on boit du chocolat chaud avec du lait, ou bien du lait sucré, ou du thé avec du lait ; à ce repas du matin, on ne mange jamais de viande. Le second se prend le soir, à six ou sept heures.
  • (...) comment [Louis-Napoléon Bonaparte] s'échappa de cette prison sous un déguisement puis tira parti, quelque temps plus tard, de la chute de la monarchie, remplacée par le gouvernement républicain, pour se faire désigner par le peuple, qu'il a toujours cultivé, comme le chef de cette nouvelle république ; comment enfin il organisa un grand banquet où il avait invité tous les hommes importants du pays, et, fort de l'appui de quelques militaires, s'empara du pouvoir suprême la nuit même qui suivait ce banquet.
  • C'est une chose avérée que personne parmi [les fonctionnaires français] n'accepte de pot-de-vin ni de cadeau, ni ne cherche à acquérir une marchandise quelconque à un prix inférieur au prix ordinaire, ni à obtenir un prix supérieur pour une vente, ne serait-ce que d'une drachme. Il existe une loi spéciale qui s'applique à ceux qui se laisseraient ainsi corrompre.
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