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22 décembre 2018

Le Ciel au-dessus du Louvre, de Bernard Yslaire et de Jean-Claude Carrière (2009)

Le_Ciel_audessus_du_Louvre_vignetteA la recherche désespérée d'un Y pas trop long à lire pour boucler mon défi ABC 2018, voilà qu'une pépite me tombe entre les mains, éditée par le Musée du Louvre.

David est un peintre de la Révolution française qui croque les instants qu'il passe avec Robespierre et parfois exécute et interprète ses commandes : un Marat assassiné, Bara martyr (dont l'histoire est réécrite par Robespierre, soucieux de créer une mythologie républicaine)...

Inquiet des soulèvements ici ou là, Robespierre institue la Terreur et revient, à la réprobation générale de ses camarades de route, sur l'idée que la République doit être athée : la religion tenait les corps en passant par les âmes, la République pourrait faire ça en créant de toutes pièces un ersatz, l'Être suprême de Rousseau. David est chargé de peintre cet Être suprême mais n'y parvient pas : il se passionne davantage pour un de ses modèles, Jules Stern, un tout jeune Juif de Khazarie, qui cherche sa mère...


Les premières pages sur Marat assassiné dans son bain ont suffi à me captiver : chaque page est plus splendide que l'autre, les tableaux originaux côtoient un crayon qui est capable d'être mimétique pour servir son sujet (incroyable ressemblance du personnage de Mme Trudaine avec son portrait !) ; je vais suivre ce Y (Bernard Yslaire) que je ne pourrai plus, pourtant, intégrer à mes défis ABC... c'est dire ! il n'est pourtant pas dépourvu de personnalité, et l'on peut dire qu'il y a un style personnel dans la manière de faire ressortir des personnages crayonnés ou des détails matériels - comme si c'est Yslaire qui avait assisté aux scènes, et non pas David, - par rapport à un ensemble, qui m'a convaincue.

Je tire mon chapeau aux deux auteurs pour avoir évité le cliché de rigueur mais inexact, quand il est question de Robespierre, du "tigre assoiffé de sang". L'homme met en marche, par culte de l'idée, une mécanique de répression qu'il ne contrôle pas, contrairement à ce qu'il recherche, et qui le perdra donc. J'aime beaucoup la transition finale qui nous prépare aux oeuvres de David que je connais mieux, celles de la période bonapartiste.

ciellouvre4

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