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23 avril 2019

Ma vie avec John F. Donovan, de Xavier Dolan (2018)

4759028Comme dans Laurence Anyway, la structure du récit est une interview avec une journaliste pas forcément acquise à l'interviewé au départ (spoiler) et qu'il conquerra ensuite. Nous avons affaire à un jeune acteur adulte (Ben Schnetzer jouant Rupert Turner) qui a publié un livre où il explique un fait qui avait défrayé la chronique en son temps : sa correspondance d'enfant (Jacob Tremblay) avec John F. Donovan (Kit Harington), un acteur très célèbre. Il tente d'expliquer, ce qui est une gageure, comment l'acteur tragiquement décédé en pleine gloire, a réussi à partager beaucoup d'éléments de  sa vie, de son abdication devant les préjugés et le conformisme, sans outrepasser ce qui peut être dit à un enfant.


Le film est loin d'être linéaire, il est bâti d'une façon complexe et laisse planer un mystère sur le rapport entre la réalité et le mensonge-emplâtre narcissique, au point qu'une fois sortie du cinéma, je me suis demandé jusqu'à quel point cette correspondance n'était pas pure affabulation d'un gamin malheureux. Malgré toute la charge tragique de la trajectoire de John F. Donovan (dont le patronyme Dolan est la contraction... le réalisateur a lui-même tenté une correspondance avec Leonardo DiCaprio dans l'enfance), on peut parler de happy end. Ce parrainage tragique écartera (spoiler n°2) les embûches de la route de Rupert Turner. Il jouera aussi, et bien avant cela, dans une reconnaissance du rôle maternel dans sa vie. A propos des mères, Natalie Portman et Susan Sarandon sont sublimes mais la première doit me promettre de ne plus jamais se laisser affubler d'une frange !

J'ai été impressionnée de lire, au générique, que certaines scènes ont réellement été tournées à Prague et non pas en studio ! Cela m'a paru un parti pris de réalisation à la fois ambitieux et significatif d'une démarche de vérité vis-à-vis du public. Le coup de gueule de Rupert Turner devant la morgue d'une journaliste-reporter est également celui du réalisateur qui n'a pas envie qu'on prenne un sujet intime ou intimiste pour un petit sujet ou un sujet facile. J'irai plus loin en disant que la cellule de base de l'humanité entière est l'individu et que l'humanité entière a souffert des folies d'un individu ou d'une poignée d'individus qui n'avaient pas résolu leurs problèmes intimes...

Ce n'est pas mon film préféré de ce réalisateur, mais cela me donne envie d'aller voir Tom à la ferme dont on m'a dit le plus grand bien ensuite.

Bande-Annonce.

Interview-bilan de carrière de Xavier Dolan à l'occasion de la sortie du film.

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