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Mots et Images
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  • Ceci est le journal de mes films, de mes lectures, de mes spectacles et, parfois, des expositions où je vais, sans prétention à l'exhaustivité, à la science, ni à l'objectivité. La fusion avec over-blog a supprimé mes "liens amis" et je les prie de m'en excuser. Je suis la première ennuyée...
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16 avril 2023

Le Retour des hirondelles, de Li Ruijun (2022)

affiche-le-retourL'intérêt d'avoir un cinéma d'Art et d'Essai, qui met en lumière de magnifiques récits comme celui-ci, faussement simple, est encore une fois vérifié. Sans cela, comme à la plupart des gens, ce très beau long métrage de Li Ruijun m'aurait échappé.

Il est beau plastiquement mais il assume de nous donner à voir de "beaux coeurs innocents", ce qui n'est pas si fréquent. Guiying et "Fer" dit "Le Cadet", pèsent à leurs familles qui arrangent leur mariage dans un silence complet de leur part. La première est neurologiquement handicapée avec une main tremblante, un faible tonus musculaire, de l'incontinence, et une cypho-scoliose ; le second passe, peut-être à cause de son immense désintéressement et de sa tendance à se croire redevable à ceux qui l'exploitent sans vergogne, pour sot. C'est un innocent dans tous les sens du terme. C'est pour cela que la première est maltraitée par son frère et reléguée dans une cabane insalubre, le second est si occupé à rendre service qu'il n'a toujours pas de logement ni de vie à lui. Je passe beaucoup de temps à résumer une situation initiale qui ne sera guère filmée pour mieux expliquer qu'on se débarrasse d'eux en les mariant et ils partent occuper un logement abandonné par des exilés ruraux. Une fois seuls et libres, ensemble, dans ce lieu, on constate qu'ils sont supérieurs de loin à tous les personnages qu'on a croisés autour d'eux jusque-là : tolérants, attentifs voire inquiets et anxieux l'un pour l'autre, ils se donnent les soins et le soutien qu'on n'a jamais eus pour eux. Peu à peu, ils prennent confiance l'un en l'autre au point de se confier et de se parler davantage. Il devient évident pour tous que leur mariage est désormais un mariage d'amour qui les épanouit, les fait se dépasser et, même quand des revers se présentent à eux, leur synergie semble transformer cela en opportunité...


 Hélas, le tragique est là autant que la beauté. On le prévoit à la dangereuse singularité du "sang de panda rhésus négatif" de "Fer" : le fils du magnat du village vient le solliciter régulièrement pour des dons du sang dont on ne connaît pas vraiment la contrepartie, ni même s'il y en a réellement une, en dehors d'un repas auquel aucun des deux époux ne touche, ce qui est en soi déjà une réponse de Li Ruijun...

Les vampires, les cupides, ceux qui spolient les gens de leurs droits et profitent de leur faiblesse ne peuvent comprendre ce couple inquiet que des hirondelles risquent de ne pas retrouver leur nid. La quête d'un chez-soi sans cesse détruit, mis en danger par l'adversité, accompagne cette préoccupation apparemment poétique.

Pas de maniérisme esthétisant dans ce film, mais les images, leur composition et leurs lumières sont sans doute très travaillées, notamment dans les tête-à-tête des époux en intérieur ou en extérieur. Je vois comme exception la dune de sable et l'âne, vision digne d'un conte..

Bande-annonce.

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Commentaires
D
Bonjour DonaSwann, quel beau film très émouvant mais pas larmoyant. Les deux personnages principaux sont d'une grande dignité. Pour moi, un des films de 2023. Bon dimanche.
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