La Fugitive (Albertine disparue), de Marcel PROUST (1927)
Après "La Prisonnière", qui m'avait enthousiasmée, ce bref tome, d'une mauvaise foi pleurnicharde et qui fait rentrer par la porte le snobisme qui était sorti à mon grand soulagement par la fenêtre de "Sodome & Gomorrhe", courait presque à coup sûr le risque de me décevoir.
Le Narrateur y disserte un peu plus profondément sur les racines de sa jalousie et de son amour, avec une sorte d'inconscience mêlée de lucidité remarquable.
J'ai été très déçue par son voyage à Venise, magnifiquement annoncé par le tome précédent, où Albertine figurait la ville dont elle empêchait le voyage. Voilà que cette ville devient le lieu de sa "guérison" et de l'oubli. Mais c'est au détriment de la ville elle-même, prétexte à un nouveau voyage intérieur, peu pittoresque.
Un sorte de pré-épilogue avec des mariages inattendus à la fin donne lieu à des observations intéressantes.
Pro memoria : 1/ Du côté de chez Swann ; 2/ A l'ombre des jeunes filles en fleurs ; 3/ Le Côté de Guermantes I et II ; 4/ Sodome & Gomorrhe I et II ; 5/ La Prisonnière ; 6/ Albertine disparue (ou La Fugitive) ; 7/ Le Temps retrouvé