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22 août 2011

Votez pour la démondialisation ! d'Arnaud Montebourg (2011)

Votez_pour_la_d_mondialisationCe qu'il faut entendre évidemment, d'un livre à 2 euro, publié en 2011 par un candidat aux primaires socialistes c'est "Votez pour moi qui me fais le champion de la démondialisation". Certes, je ne rêve que de démondialisation depuis que j'ai compris qu'elle n'engendrait partout pour presque tous que la misère et la pollution. Mais j'en connais un qui fut naguère élu pour être président du pouvoir d'achat, un autre qui s'était drapé des idées d'Emmanuel Todd pour vaincre Balladur (et qui se retrouve face à Jospin), un autre encore qui avait promis, avec force et tranquillité, de développer les énergies alternatives et qui a développé le parc nucléaire (on n'a pas dû comprendre le mot "alternatif" de la même façon : il devait penser que le nucléaire est alternatif au charbon de nos grands-papas). Du coup, je me méfiais.

J'aime cependant mieux un ouvrage qu'un tract et je crois avoir suffisamment déploré les scrutins passés que nos candidats n'eussent plus de programmes tels que j'ai pu en lire en 1988 (d'abord je ferai ci, ensuite ça...), que la gauche n'était plus à gauche... pour me réjouir qu'à gauche, un homme se remette à penser de manière ambitieuse et surtout concrète.

Le livre commence d'abord par des tranches de vies d'hommes et de femmes victimes ici et là de la mondialisation : délocalisations, pressions sur les salaires, sur les marges des entrepreneurs, nivellement par le bas des droits du travail au nom de la compétitivité, économie virtuelle et endettement, mal-être, pollution...

Montebourg explique comment la mondialisation peut créer ces situations ; ça, je connaissais, mais c'était très intéressant à relire, car il tord au passage le cou à des idées convenues et que j'avoue avoir conservées, en béotienne :

  • les mastodontes du CAC 40 n'ont aucune raison de se voir dérouler le tapis rouge car ils nous parasitent bien plus qu'ils ne nous rapportent !
  • ... et en plus ils nous font du chantage au démantèlement social, sans aucune contre-partie, puisqu'ils continuent à délocaliser et à s'exonérer de devoirs (ça, je savais)
  • l'enrichissement des plus riches n'aboutit pas à une reversion de manne sur les plus pauvres, contrairement à la doxa du libéralisme
  • le protectionnisme, ce n'est pas le repli frileux à la Marine Le Pen, cela peut être une posture humaniste, concernée, attentive à ce qu'il y a au-delà de nos frontières et prête à les aider (le filtre éthique devrait nous priver de concurrence déloyale et donc garantir que le tisseur chinois ne trimera pas pour un bol de riz)
  • l'Allemagne qu'on nous montre comme modèle vient de tisser son linceul et nous risquons de tomber avec elle si nous ne réenclenchons pas au plus vite de dialogue avec elle.

Points positifs : la préface d'Emmanuel Todd adoube clairement un pair ; la brièveté du livre permet d'exposer l'essentiel ; l'engagement contre la mondialisation n'est pas en demi-teintes ; il termine par un engagement précis et réaliste de ce qu'il ferait une fois élu (ne cachant pas du tout l'aspect promotionnel de son ouvrage qui rappelle en dernière pas les dates des primaires socialistes).

Le silence d'Arnaud Montebourg sur l'euro est assourdissant, mais j'ai l'impression en lisant ce livre que ça n'est pas la question essentielle. Nous avons certes tous daté de l'entrée en vigueur de l'euro nos problèmes de trésorerie, mais cette monnaie unique n'est probablement qu'un symptôme...

Bref, bien que mon choix pour 2012 n'aille pas a priori aux socialistes, trop compromis dans le néo-libéralisme à mes yeux (l'archétype, à mes yeux, était D. Strauss-Kahn), j'ai un préjugé favorable pour l'un d'eux (2ème tour ?) et j'espère qu'il aura sa chance, ce que les sondages n'indiquent pas encore.

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Commentaires
D
En effet, nous ne voyons pas du tout la politique de la même façon.
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M
Oh là là, nous ne voyons pas du tout la politique de la même façon; pour moi ce qu'étudie mes enfants est de l'histoire, mon pouvoir d'achat c'est le patron qui me le donne et je ne vois pas plus loin, pour ce qui est des médicaments ce sera le médecin ou ma propre expérience qui fait que... etc. Je ne me sens pas concernée par la politique parce que même si ceux qui nous gouvernent se basent sur elle, je la subis, et aucun d'eux ne fait ce qu'il promet et quand c'est fait, c'est pour sa propre gouverne, il en tirera un bénéfice personnel. Je ne fais pas de la politique et je ne tiens pas à discuter à ce sujet parce qu'elle mène immanquablement à toutes sortes de guerres et je ne veux en aucun cas cautionner ces pratiques.
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D
Elle décide de ce que tes enfants étudient et pour combien de temps ; de ton pouvoir d'achat ; de ce que tu devras considérer comme un poison ou un médicament, d'un médecin ou d'un charlatan ; dans quels domaines tu vas pouvoir investir à moindre coût, lesquels te rapporteront. Elle fera de toi un criminel ou un bienfaiteur, un être dépendant ou affranchi, un citoyen ou un sujet.<br /> Voilà pourquoi s'intéresser à la politique, ce n'est pas s'afficher ou s'encarter (je n'appartiens à aucun parti), c'est se sentir concerné par les décisions prises ou à prendre par son pays, qui auront des conséquences pour chacun des citoyens, jeune ou vieux, homme ou femme.
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M
Oui admirative car je n'ai jamais rien compris (ai-je vraiment voulu comprendre ?) à la politique. Je pense que la politique n'est pas constitutive de notre image, personnellement je ne m'affiche jamais d'un bord ou d'un autre. Personne ne connait mes idées politiques, même pas moi ;-)))<br /> Je pense qu'elle est une matière à part entière, on l'étudie ou pas. Elle ne fait pas partie de nous.<br /> Enfin c'est mon humble avis.
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D
Il n'y a pas de quoi, je lis de temps en temps des livres politiques et/ou économiques, car la politique me passionne, tout simplement parce que notre vie personnelle et nos valeurs collectives en dépendent... notre trésorerie aussi.<br /> Ce n'est pas, pour moi, un thème qu'on peut aimer ou pas, comme la pêche, les rallyes ou le vin rosé. Qu'on la fuie ou qu'on la recherche, elle est constitutive de notre vie et de notre image.
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