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26 juin 2019

Charlotte, de David Foenkinos (2014)

CharlotteDans la même veine que Dora Bruder (c'est sans doute une lecture complémentaire donnée par le professeur qui a dû achever ses ouailles), Charlotte évoque le destin d'une femme, d'une grande artiste assassinée à Auschwitz, à l'âge de vingt-six ans, enceinte.

Une vie marquée par la souffrance et la passion, souffrance déjà bien ancrée dans une lignée de suicidés - les membres de sa famille maternelle, jusqu'à sa mère ; continuée par celle d'une ethnie et d'une religion à l'époque du génocide des juifs et la souffrance personnelle. La passion de l'art, la passion d'un homme, Alfred.

La deuxième moitié du livre est captivante, on oublie Dora Bruder, même si le procédé de la "marche dans les pas de l'héroïne" s'y fait plus sensible ; elle y est moins pénible. Les détails que j'y apprends des influences géo-politiques de la période de la guerre (Nice sous influence italienne, plus clémente aux juifs donc) m'ont très intéressée. Charlotte y est racontée plus de l'intérieur, sur un mode plus romanesque, ce qui fait que l'on oublie enfin le parti pris stylistique qui me laisse dubitative, pour ne pas dire qu'il m'a exaspérée, de revenir sans cesse à la ligne. Il n'est ni poétique, ni pertinent, aurait dû être réservé à quelques passages bien précis... Foenkinos le justifie du fait qu'il l'a fait instinctivement (c'est l'impression qu'il veut donner tout le long du récit, que Charlotte s'est révélée à lui, l'a captivé, fasciné, guidé... telle une muse, au minimum), pour échapper à une sorte d'étouffement. Bon. Comme pour Les Nourritures terrestres, je me suis dit, en potache paresseuse, qu'on en arriverait plus tôt à la fin (désolée, j'ai un programme de lecture chronométré en ce moment).

Pour moi, ce récit était nécessaire, il me donne envie de découvrir une oeuvre et le fameux témoignage télévisé d'Albert et Paula, père et (bonne) belle-mère de Charlotte. Petite remarque en passant, tous les hommes importants pour l'artiste ont un prénom à l'initiale similaire Albert, Alfred, Alexander... Il rend hommage à Ottilie Moore qui a pris soin des enfants en danger dans son Hermitage à Villefranche-sur-mer.

Prix Renaudot 2014

Prix Goncourt des Lycéens 2014

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