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5 janvier 2022

Soleil amer, de Lilia Hassaine (2021)

M02072952174-largeNaja est l'épouse soumise de Saïd, un ouvrier qui exerce pleinement son autorité d'époux et de père dans la tradition patriarcale la plus pure. Ils émigrent avec leurs trois filles en France dans les années soixante. Là, ils retrouvent Kader qui a épousé Eve, une Française libre, issue d'un milieu bourgeois. Les deux couples vont se retrouver liés plus profondément que jamais, au-delà de l'amitié que les deux femmes se portent, après la naissance de jumeaux...


 On assiste à la chronique de vie de femmes, celle de Naja et de ses filles, car le récit est fait de leur point de vue le plus souvent, mais aussi d'une famille immigrée. Je n'ai pas immédiatement pensé que l'histoire me plairait car les premières pages avaient des accents convenus, mais au bout d'un moment, il m'est devenu difficile de le lâcher tant les situations épineuses ou mystérieuses appellent le désir d'en savoir plus. Les personnages féminins et les jumeaux sont particulièrement attachants. On suit cette famille dans les années 60, 70, 80 à travers les fameuses difficultés de l'intégration, du passage de la communauté à l'individualité, les difficultés financières, une ambiance, des paroles, des actes discriminatoires, d'un côté de la Méditerranée comme de l'autre... C'était bien pour moi de redécouvrir "de l'intérieur" des choses que je connaissais déjà.

Quand l'autrice, au début et à la fin du récit, décrit l'Algérie, je retrouve les images de Noces, de Camus. Vision objective ?

Citations :

  • [Marcel] faisait exprès aussi de ne pas lui proposer de jouer. Il voulait que l'idée vienne de lui, qu'il s'essaye sans demander la permission, comme quand il avait volé les caramels dans la bonbonnière. Quand le désir est irrépressible, la satisfaction est grande. (...) Il jugeait que la liberté était le seul moyen de contraindre un homme.
  • Regarde-moi, j'ai renoncé à tant de choses, pour n'avoir pas su dire à quel camp j'appartenais. J'ai écouté ceux qui m'ont interdit d'aimer un Français. Au nom de quoi ? La tradition ? L'homme qui m'a quittée s'en est bien moqué de la tradition... Je ne supporte plus cette hypocrisie, celle qui voudrait qu'on dénonce la racisme chez les autres, mais qu'on le pratique chez nous. Je ne supporte plus ces règles absurdes qui consistent à tout sacrifier à la famille. Où est-elle, la sacro-sainte famille, quand tu as besoin d'elle ?
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