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Mots et Images
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  • Ceci est le journal de mes films, de mes lectures, de mes spectacles et, parfois, des expositions où je vais, sans prétention à l'exhaustivité, à la science, ni à l'objectivité. La fusion avec over-blog a supprimé mes "liens amis" et je les prie de m'en excuser. Je suis la première ennuyée...
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8 juillet 2022

Libres ! - Manifeste pour s'affranchir des diktats sexuels, d'Ovidie et Diglee (2017)

36392484Je lis à rebours des années de parution les albums d'Ovidie et Diglee. Je me suis rendu compte en lisant que celui-ci avait été à l'origine d'une série ARTE que j'avais beaucoup appréciée.

Le propos est de combattre les innombrables aliénations et préjugés qui entourent la sexualité et même le sexe féminin : on commence fort et trash avec l'injonction (pour une femme) de la fellation, la nécessité (pour une femme) d'être désirable selon des critères précis, qui mènent entre autres à l'interdiction de vieillir, à un inconfort physique (les talons), à des dépenses que toutes ne peuvent se permettre (j'ajoute : dépenses qui vous sont reprochées si elles sont faites et reprochées si le résultat que vous auriez peut-être obtenu en les faisant n'est pas là, comble de l'inconscience des injonctions patriarcales), le libertinage soumis à approbation, la surveillance (et le jugement) permanent des tenues des femmes ; sur ce point, je partage entièrement au point de le contresigner si elle le veut, le point de vue d'Ovidie sur le burkini (et autres "tenues islamiques"), le tabou des règles...

Les autrices sont pour la liberté au sens constitutionnel du terme, à savoir qu'elle s'arrête où commence celle des autres, mais pas où commence le confort moral et le jugement des autres, ce qui est malheureusement trop souvent la barrière que ne peuvent franchir les femmes qui voudraient être libres, y compris en Europe. Pour avoir vu un jour lors d'un mini-reportage que la promenade d'une femme qui a décidé - y a-t-il liberté plus dérisoire et basique ? - de garder ses longs poils noirs aux "pattes" (formule récurrente et révélatrice d'un déni d'humanité en plus de celui de féminité) est source pour elle d'agressions verbales encore plus nombreuses qu'une femme portant hidjab. Se refuser au désir normé d'une façon aussi ouverte et irrémédiable est aussi répréhensible que de s'y offrir avec - selon les critères patriarcaux - impudence et indépendance.

Citations :

  • Avoir conscience de ce type de constructions profondément conservatrices n'est certainement pas suffisant pour déconstruire nos fantasmes. En clair, on peut être féministe et mouiller en lisant l'histoire d'une bécasse qui découvre la vie dans les bras virils d'un parvenu en 4x4 Porsche. On peut même être catholique intégriste et rêver de se faire prendre par quinze inconnus au bois de Boulogne. Difficile parfois de combiner ses aspirations politiques et morales avec ses propres fantasmes. L'important n'est pas de vouloir les changer dans la minute, mais au moins de continuer à s'interroger et s'autoriser à questionner notre environnement culturel.
  • J'ai décidé un jour de me faire cryogéniser le ventre. Oui, vous m'avez bien lue ; j'ai demandé à un chirurgien esthétique de me congeler les steaks, une technique barbare qui consiste à tuer par le froid les adipocytes (...). J'y ai laissé l'équivalent d'un mois de salaire, de l'argent dont j'avais besoin à ce moment-là. Il m'aura fallu aller jusqu'au bout de mon obsession pour me rendre compte de son absurdité. (...) Mon corps fonctionne bien, il me permet de vivre, respirer, courir, jouir, accoucher, j'ai la chance qu'il soit encore plein d'énergie, et au lieu de lui rendre grâce, je l'ai congelé.

dictat-lisse

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